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3. when the sun loves the moon
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Helios S. Gallagher
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Helios S. Gallagher






Une nouvelle lueur t’anime, Helios.

Pas celle de la réussite, peut-être celle de la gloire. Elle va de paire avec ton envie de sortir du cercle vicieux, l’envie de retrouver quiétude et tranquillité ; mais surtout l’envie démesurée d’être pour elle quelqu’un de bien.

Mais pour ça,
il faut être le méchant de l’histoire.

Chanceux jusqu’à maintenant, les watchers ont décidés de te donner un peu plus de fil à retordre, comme s’ils savaient que ta vie s’abandonne jour après jour à la noirceur du monde, au néant de ton âme. Forcé d’être l’un des bouffons de l’application, le réseau te possède comme l’un des prisoners favoris de celle-ci, ayant le plus de followers de tous tes comparses menottés. Le but n’étant pas de les dépasser, plutôt celui d’enfin envoyer chier tes bourreaux.

Et pour elle.
Pour la récupérer.

Le restaurant n’est qu’un début, la bague n’est qu’une pacotille ; tu veux bien plus pour elle. L’odeur des pommes sucrées mérite bien plus que la simplicité, on ne saurait offrir eau boueuse à la plus belle des roses. Ça te trotte dans la tête depuis un moment, impossible de penser à autre chose, il fallait que ça sorte, que la pensée serve à quelque chose. Qu'as-tu à perdre, à part elle ? Et tu l’as déjà perdu. Si la finalité se reproduit, tu sais ce qu’il adviendra de toi.

Car tu ne le supporterais pas une seconde fois.
Pas encore, pas cette chute.


Tu acceptes le défi.
Tu ne lances pas tout de suite ton live.

Avant ça, tu dois mettre un plan en marche.

La drogue dans tes veines te fait vaciller.
Tu ne distingues pas très bien la réalité.

Et tes yeux se dirigent vers les tiroirs de ta cuisine.

Il faut être convaincant.




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Helios S. Gallagher
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Helios S. Gallagher






Ton corps endoloris par les nombreuses nuits blanches se tire difficilement du canapé, lequel mérite une médaille pour supporter ta carcasse jour et nuit. Tu ne réfléchis pas, tu ne penses pas ; tu agis bêtement, contrôlé par le besoin et la drogue. Les débris jonchent le sol, les cadavres de cigarettes font une nouvelle décoration à la table basse… Les cendres englobent l’atmosphère.

Qu’importe, Hadès n’est pas jamais là.
Et quand il est là, tu ne l’es pas.

Ça aussi tu ne le supporte plus. T’éloigner de ta famille pour les protéger… Ce qu’il t’en reste du moins, ta sœur et ton frère. Petit dernier ils t’ont couvert comme le plus parfait des petits garçons, sans savoir le paria que tu allais devenir par la suite. Rien ne te prédestinait à devenir dépendant, nonchalant, rien au monde ne pouvait éteindre la lumière du soleil, disait Hestia lorsqu’elle berçait ton sommeil de sa douce voix. A quel moment tout a dérapé ?

Est-ce le meurtre de tes parents ?
La disparition d’Apolonia ?


Tu ne sais pas, tu ne veux pas savoir.
Savoir n'arrange rien, savoir ne change rien.

Peu importe les moyens mis en œuvre, il te faut sortir de cet enfer ; et si pour cela il fallait y perdre fierté, amour-propre ou argent, ainsi soit-il.

C’est dans cette optique butée que tu arrives au plan de travail de la cuisine, celle que tu partages avec ton frère. Tu ouvres les tiroirs à la volée, cherche la pièce maîtresse de ton plan qui, d’un œil externe, à vraiment tout de foireux, puis met enfin la main dessus. Loin d’être une bonne idée, elle te semble la plus logique pour un homme bien trop enfumé par les drogues ingérés. Tu ne penses pas à la suite, à l’après, défi réussi ou non. Tu penses simplement à comment, à la résolution de celui-ci. À juste le surmonter du mieux possible, tant pis pour les dommages collatéraux.

Le dommage collatéral, c’est toi.

Tu lances finalement ton live, téléphone à peine posé sur la table, laissant le temps à ceux qui te suivent -et ceux qui veulent juste te voir galérer- venir se poser dans le chat. Puis tu enlèves rapidement ton t-shirt que tu coinces généreusement entre tes dents, attrapant le-dit téléphone avant de te diriger vers ta salle de bain toujours muni de l’arme du crime. Tu te places devant le miroir, les yeux brillants, le manche fermement placé dans ta main. Caméra vers toi. Il n’y a aucune hésitation, juste de la peur lorsque la lame se plante dans ta poitrine et y glisse, laissant le sang doucement en jaillir alors que ton cri s’étouffe dans le tissu. Le liquide rouge recouvre ta peau, tes tatouages s’effacent, les coutures de ton jean soudainement changent de couleur.


Les yeux fermés, plissés par la douleur,
Tu ne vois pas le chat s’affoler devant ton geste.

Tu la vois elle, qui te demande d’arrêter.

Celle que tu n’as pas revu depuis le restaurant, celle qui manque à ton présent, qui te fait vivre en espérant la revoir un jour par hasard. Mais tu n’as pas le temps d'y réfléchir… Ton métier, ta déchéance, D-VICE. Rien ne te laisse le temps de goûter au simple bonheur qu’elle t’apporte, même lorsque tu te suffis de son amitié, amitié . Tu ne réalises pas ; trop perché, trop concentré sur ta plaie, qu’elle venait de te demander d’arrêter tes bêtises. Tu ne réalises pas qu’elle te regarde, sur ton live, non tu ne comprends pas tout de suite. Il te faudra un peu plus de temps…

Le couteau tombe au sol faisant rebondir quelques gouttes, laissant un macabre dessin sur le carrelage blanc. Tu te jettes sur l’armoire à pharmacie, te saisissant de la moindre compresse, du moindre bandage que tu peux trouver pour stopper le saignement, créant un tas de pansement scotché les uns aux autres sur ta poitrine. Tu prends aussi les premiers comprimés de paracétamol que tu trouves et les avale d’une traite, sans eau, sans faire attention à combien tu en avais dans la main. L’immaculé de ton bandage de fortune se tâche rapidement lorsque tu tends le bras pour récupérer ton portable, tu sors difficilement de la salle d’eau, t’appuyant contre les murs et les encadrements de porte pour te soutenir.

T’aurais pu faire une simple plaie,
Mais non, tu as décidé de voir les choses en grand,
Encouragé par le manque de sensation et l’euphorie de ta dope.


Tu n’as rien préparé, tout se fait sur un coup de tête ; alors tu galères. Tu galères à prendre un nouveau vêtement, à l’enfiler, car lever tes bras signifie tirer sur ta blessure fraîche… Tu as tout le malheur du monde à prendre un sac vide que tu planques dans les poches de ta veste, pour attraper tes clefs restées sur la console de l’entrée, fermer la porte… Mais pas assez pour t’empêcher d’allumer une clope dans le hall de ton immeuble. Les voisins râleront, qu’importe.
Dieu merci les ascenseurs existent et tu arrives rapidement devant le bâtiment que tu viens de quitter, prêt à marcher jusqu’au lieu de rendez-vous : l'hôpital. Tes pieds traînent selon les pics de douleur, ta marche lente alerte les passants alors que tes vêtements ne cessent de se peindre de vin. Fort heureusement le soleil n’est pas si haut dans le ciel, la nuit ne se presse pas pour laisser ses premières étoiles sortir leurs plus beaux scintillements et de ce fait, empêchent que l’on te regarde de trop. Il faut dire que tu prends ton temps, gérant la situation du mieux possible pendant que ton live tourne en fond, téléphone coincé dans la poche de ton jean.

À quel moment tout a dégénéré ?
Quand le monde a-t’il arrêter de tourner ?


Quand elle est partie.
Car ton monde, c’est elle.

Tes membres traînent inlassablement jusqu’à arriver devant l’hôpital. Un endroit que tu détestes viscéralement, incapable de payer les factures qu’il mettrait entre tes mains… Mais ça, tu n’y pensais plus. Évidemment que tu allais devoir te soigner seul comme un grand garçon, jamais tu n’auras l’argent pour régler la note ; c’est une habitude qu’on prend par défaut. Fils de nylon, aiguilles et autres alcools forts n’ont plus de secret pour toi.

Tu pénètres dans l’enceinte du bâtiment et c’est la cohue. À ton avantage, le défi t’es demandé un soir de week-end, te permettant d’être un peu moins vu à travers le nombre fulgurant de gens ayant besoin de soins et de rendez-vous.

Tu arrives jusqu’à l’accueil.
Une infirmière te regarde.

« C’est pourquoi ? »

Tu imagines sans mal qu’en te voyant, elle pense que tu es venu ici pour quelques anti-douleurs, histoire de calmer un manque. Elle n’a pas totalement faux.

« On m’a agressé. J’ai besoin d’aide. »

Ses yeux se baissent vers ton haut où le blanc n’est qu’un lointain souvenir, puis reviennent vers toi l’air décontenancé. Tu détestes vraiment cet endroit, penses-tu alors que les perles de sueur coulent sur ton front. Sa main se saisit d’un combiné où elle explique que tu as besoin d’être vu immédiatement.

« Et vite avant qu’il dégueulasse le sol, j’ai pas que ça à faire. »

Ton téléphone vibre mais tu n’as pas le temps d’y regarder de plus près, emporté en urgence par une infirmière qui t’emmène dans une salle à l’écart des regards indiscrets. Elle t’y abandonne, te prévient qu’elle revient très vite le temps de prendre de quoi suturer la plaie, tu te retrouves en duo avec les murs délavés et les draps à l’odeur de cachetons.

Ta tête tourne,
Ta vue s’affaiblit.


Pas vraiment le moment propice pour accepter un défi.
Peut-être vas-tu également avoir droit à un lavement d’estomac ?

Toujours incapable de te rendre compte de ce que tu venais de faire pour un putain de défi, le sang dans tes veines à jamais marqué par les diverses drogues que tu peux prendre au quotidien, pour aller mieux, pour oublier. Comme si c’était la réponse à tes malheurs, à ton désespoir, comme si c’était la solution facile sur l’instant.

Mais tu n’as pas le temps de penser à tout ça.

Tu te faufiles hors de la salle avec toutes les difficultés du monde, n’attendant pas que le personnel daigne enfin venir recoudre ta plaie. Tu laisses quelques traînées de sang marron sur les murs, indiquant malheureusement tes intentions. Clairement tu souhaites simplement en finir le plus rapidement possible, balancer la came au marché noir et valider le défi pour aller canner au chaud chez toi. Tu fermes ta veste par-dessus tes pansements pour essayer de passer inaperçu malgré l’incohérence de chacune de tes jambes et ton regard vide ; les perles de sueur sur ton front ne mentent pas quant à la fièvre entrain de te gagner.

Encore une fois tu aurais simplement pu prétendre à un mal de ventre sans fin, où à une douleur dans un bras et ayant besoin d’une radio... Mais non, incapable de penser logiquement par la prise de stupéfiants, tu as prit le chemin le plus risqué. Pour toi.

Tu suis les panneaux tant bien que mal, bien conscient que la réserve n’allait pas être affichée aux yeux de tous, mais tu te doutes bien qu’il devait y en avoir une petite à chaque étage pour plus de rapidité quand il s’agit de soins urgents. Par chance, tu t’échappes vite de l’entrée de la salle qui t'était dédiée et tombe sur des couloirs vides. Pas un chat, pas un malade, juste toi et tes pas beaucoup plus lourds qu’à l’accoutumé.
Plusieurs portes sont victimes de ton sang, tu ne penses parfois même pas à les fermer, juste à essayer d’être le plus silencieux et crédible possible lorsque tu croises quelqu’un. Niveau crédibilité tu n’as pas trop d’efforts à faire, pour le bruit on repassera.

Et tu trouves finalement ce pourquoi tu es venu,
La réserve de l’étage où tu te trouves.

Un coup d’oeil rapide aux alentours,
Et tu y pénètres, prêt à vider le stock.

Tu n’attends pas, bien trop pressé de partir et terminer cet enfer. Tu dois après tout encore te rentre au amrché noir après ça… Et dans l’état où tu te trouves tu sais déjà que ça ne sera pas partie facile. Avant de te rendre compte, par miracle, que tu n’as qu’à contacter ton dealer en prétextant ne pas pouvoir t’y rendre pour diverses raisons… Qu’il comprendra très vite, mais bon.

Tu sors le sac de ta poche intérieure,
Et tes mains se saisissent de tout ce qu’elles peuvent.

Tout y passe, principalement les antalgiques que tu connais bien. Tranquillisants, seringues, tout ce qui arrive à rentrer sans en faire de trop est honteusement volé à ceux qui en ont vraiment besoin, pour des raisons bien plus pures que les vôtres, que les tiennent. Tu n’oublieras pas évidemment d’en ranger une dans ta veste, en prévision des soirées où le manque serait bien trop fort.

La peur troublée par les narcotiques reste quand même présente, alors tu te presses et ressort rapidement. La question n’est plus d’être discret, juste de te casser, tout de suite. Tu sais l’hôpital muni d’une sortie de secours extérieure que tu peux dévaler par des escaliers et tu la trouves rapidement grâce aux lumières qui l’indiquent. Tu ouvres la porte, la referme, le froid te frappe au visage, ta peau tremble et te ramène à la douleur que les médicaments maintenant n’arrivent plus à gérer. Tu te saisis de ton téléphone avant toute chose. Histoire d’envoyer un message à ton dealer pour qu’il récupère la marchandise.

Mais c’est tout autre chose qui te capte,
Quelque chose à laquelle tu ne t’attendais pas.

Les calculs sont vite faits dans ton cerveau car, bien que ralenti par la prise, il sait que la belle qui t’écrit et t’appelle depuis maintenant une heure est une priorité.

Comment peut-elle savoir ?
Ce que tu fais, où tu te trouve ?

Ca n’a aucun sens,
Et en même temps il n’y a qu’une réponse possible.

Elle sait.
Elle te regarde.

Elle connaît donc déjà la pourriture humaine que tu es.

Le monde s’écroule.

Mais tu n’as pas le temps de te lamenter tout de suite.
Tu envois quand même ton message,
Lieu de rendez-vous habituel.

Et tu dévales ces escaliers, pressant le pas, essayant de penser à autre chose qu’à la triste nouvelle que tu venais d’avoir. Tu rates quelques marches, abîmes tes chevilles quand ton pied ne sait pas la tenir, puis finis par arriver à la fin du chemin, enjambant le portail fermé à clef.

C’était plus rapide que tu l’aurais pensé,
Dieu merci tu es sorti de cet hôpital.

Tu n’attends pas, prend la marche, passe par les ruelles sombres pour ne pas attirer l’attention encore une fois. La fatigue grimpe, la douleur également ; maintenant rejointe par la tristesse, la honte…

Mais depuis quand, Helios ? Depuis quand te regarde-t-elle ? L’histoire ne cesse de rajouter des chapitres, ne s’arrête jamais, tu n’arrives plus à suivre. Pourquoi ne te l’a-t-elle pas dit ? Pourquoi le cacher ? Et en même temps pourquoi te le dire… L’information est difficilement acceptée, de part sa nature et de part ton état mental et physique. Rien ne va, tout est de travers, jamais la vie ne te laisse un moment de répit. Tu n’es pas censé lui faire face à nouveau, tes adieux ont été fait, elle les a acceptés et tu as refusé qu’elle t’attende. Mais une part de toi ne peut s’empêcher de te faire te sentir comme un moins que rien en te remémorant tout ce qu’elle a pu voir de toi.

Tes réussites,
tes défaites.

Les blessures,
la drogue,
les vols,
les bagarres,
les autres.

Elle a probablement tout et rien vu, mais certainement assez au rythme d’un défi par jour pour se rendre compte que la fin de votre aventure n’était finalement pas si grave que ça. Est-ce rassurant ? Dans un sens pas vraiment, dans un autre il est plus facile d’oublier quelqu’un lorsque l’estime que nous avions pour elle dégringole.

Tu retrouves ton bourreau dans une rue mal-famée, non loin d’une des entrées du marché noir. Il te salue, tu lui rends d’une voix éteinte.

Il a compris.

« Pourquoi tu ne revends pas tout toi ? Tu te ferais les couilles en or. »

« Je m’en fou, juste prend, donne ce que tu veux contre et je me barre. »

Voyant bien que tu es pressé, il te donne quelques onyx. Bien moins que ce que tu aurais pu avoir contre tout ça… Beaucoup moins. Mais assez pour te dire que tu consommes chez lui depuis pas mal de temps et que t’arnaquer de trop serait une mauvaise idée. Tu fais partie des clients cools, ceux qui ne font jamais d’histoire et acceptent volontiers le prix donné. Alors pourquoi faire de toi un ennemi ?

Il récupère le sac, retourne à ses affaires.
Tu souffles, t’assois un instant par-terre.

Puis coupe ton live ;
brisant la connexion avec Apolonia.




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Apolonia W. A.-Werner
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Apolonia W. A.-Werner



when the sun loves the moon
Cela fait un mois depuis le jour où nous nous sommes quittés, le jour où il m’a fait ses adieux silencieux, rien n’a été prononcé, mais on sait tous deux ce qu’il en était. Son départ a jeté un froid dans notre relation, il ne répond plus beaucoup aux messages, lui qui prenait la moindre occasion pour me répondre quand il était au travail, les choses ont évoluées, mais dans le sens qui me faisait peur. Il me manque sévèrement, je n’en ai pas parlé à maman ou à papa, mais ils ont bien compris que quelque chose n’allait pas, que je n’étais pas aussi guillerette que d’accoutumer.
Tous les jours je le regarde sur l’application, quand il n’est pas en train de streamer un défi, je regarde les rediffusions, tente de vérifier s’il va bien et même s’il n’a pas l’air bien heureux, il ne semble pas vraiment moins en forme. Ça me rassure autant que ça m’attriste, parce que je ne suis pas là pour prendre soin de lui comme nous nous l’étions promis, je ne suis pas là pour raviver le sourire et les flammes dans ses yeux. Les messages que je pouvais lui envoyer sont devenus aussi bien rares, me contentant seulement de demander de ses nouvelles pour lui rappeler que je suis là. Je ne veux pas le brusquer plus que de raison, simplement lui rappeler qu’il n’est pas tout seul là-dedans, que je serais toujours présente quand il en aura besoin. Plusieurs fois j’ai hésité à retourner à son salon, pour le voir travailler, pour l’entendre parler à ses clients, voir la passion l’animer de nouveau, mais je m’en serais voulu d’être aussi égoïste.

Jusqu’ici, ça semblait fonctionner, même si j’étais désespérée de le revoir un jour pour de vrai, de sentir de nouveau son odeur de bois près de moi, de plonger mes yeux dans son ambre. Tout semblait fonctionner jusqu’à aujourd’hui. Je n’avais pas les moyens de concurrencer les salauds qui voulaient sa peau, avec les abonnés qu’il a accumulés à force des défis, les envies des spectateurs sont devenues plus cruelles et les tarifs ont explosés. Les enchères sont devenues hors de ma portée, je n’ai pas pu éviter le drame bien longtemps, les vautours ont pris d’assaut l’un des seuls êtres qui sont chers à mon cœur ; et ça me brise.
La notification me terrifie, le défi paraît lunaire, bien que simple à exécuter en apparence, je le vois sur l’écran, il ne dit rien pendant quelques instants, le peu qu’il faut pour que le monde se mette à affluer sur l’application. Je suis l’une des premières à le rejoindre, à le voir relever son haut, se déplacer jusqu’à sa salle de bain. C’est là que j’ai vu le couteau qu’il tenait en main, la lueur dans son regard, la lame glissant fermement sur sa poitrine. Un cri déchire le silence dans la maison, j’espère ne pas avoir réveillé mes parents, mais l’action m’a perturbée, le sang qui dégouline me donne la nausée. Je lui envoie des messages pour lui demander d’arrêter, tente de croire que je peux encore arrêter la machine, mais rien n’y fait. Il ne prête pas attention aux SMS, continue son travail acharné, tente de couvrir le maximum avec des bandages, mais la marque carmin qui tache le tissu ne saurait mentir sur la brutalité de l’acte.
Je le supplie d’aller à l’hôpital, d’aller se faire soigner, tente de l’appeler, mais seul son répondeur me parle à l’autre bout du fil. Il souffre quand il se rhabille, se prépare à aller se soigner, je ne comprends pas, pourquoi il n’a pas appelé quelqu’un pour venir le récupérer, pourquoi il fait le chemin à pied alors que l’hôpital semble si loin et qu’il n’est pas en état de s’y rendre. Il lui faut une bonne vingtaine de minutes pour parcourir les rues pour aller se faire secourir, mais ce sont les vingt minutes qui m’ont paru les plus longues de toute ma vie, l’entendre souffrir, sa respiration saccadée. Pourquoi le monde s’affaire à le détruire petit à petit, pourquoi je ne suis pas là pour lui, pour l’empêcher de se faire du mal de la sorte ?

Enfin quelqu’un daigne le prendre au sérieux, l’emmène se faire rapiécer, je lui envoie un dernier message pour savoir où il se trouve, lui avoue que j’ai besoin de le voir. Il ne répond toujours pas, a caché son téléphone dans sa poche pour ne pas paraître suspect. Au moins quelqu’un va prendre soin de lui, qu’importe ce défi idiot, il sortira d’ici en bonne santé et avec de quoi assurer les frais des urgences. Pourtant après quelques minutes des pas se font entendre, sans qu’on entende la voix de personne, les portes s’ouvrent, une à une et je comprends bien vite qu’il n’est pas en train d’attendre qu’on s’occupe de lui, il est déjà parti à la recherche de la salle où sont entreposés les stocks de médicaments. Je m’efforce de résister pour ne pas insister sur mes messages et mes appels, il les ignore de toute manière et ça serait le mettre plus en danger qu’autre chose.
Alors plutôt que d’attendre une réponse, je me guide dans la salle de bain, munie de mon sac à dos. Je fourre le maximum d’outils qui pourraient m’être nécessaires, si personne ne le soigne là-bas, c’est moi qui m’en occuperai. Sur le côté, je garde mon téléphone sur le live, pour voir quand il reprendra sa route pour le marché noir, pour le rattraper en route et l’emmener se soigner une fois que tout sera revenu à la normale, enfin autant que cela puisse l’être. Il met un peu de temps, pour retrouver ce dont il a besoin, ce qui me laisse le temps de me préparer et quand l’image revient à l’écran, j’arrive à apercevoir le nom de l’hôpital dans lequel il est allé. Je note immédiatement l’information dans un coin de mon ATH, commande un taxi pour m’y rendre au plus vite, mais il est déjà en train de se déplacer pour trouver son acheteur. Chaque minute qui passe, je modifie le trajet un peu plus pour suivre ses mouvements et peut-être réussir à le rattraper avant qu’il ne coupe son stream, parce que je ne pourrais plus rien faire une fois que l’image sera coupée.
Je l’entends parler avec la personne qu’il rejoint, récupère son dû et quelques minutes après, le bruit de la récompense sonne dans les haut-parleurs de mon smartphone. Il a réussi, mais à quel prix ? Finalement, c’est sur le chemin du retour que je le croise, toujours à moitié titubant, laissant des marques de son sang sur son passage.

— Helios !

Je crie à travers l’habitacle, mais il n’entend pas. Je force l’arrêt du taxi via l’application, ouvre la porte en grand pour sortir en trombe, les yeux rivés sur lui, je ne prends pas le temps de lui dire quoi que ce soit, attrape sa main sans vergogne pour le ramener à l’intérieur avec moi, au chaud ; en sécurité.

— Donne-moi ton adresse. Tous deux maintenant installés sur nos sièges, je prends le temps de le regarder un peu plus en détail, retrouve enfin l’ambre qui m’avait tant manqué, un petit soupir sort de mes lèvres. Il va falloir te recoudre…
(c) chaton de la lune



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Helios S. Gallagher
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Helios S. Gallagher




Il n’y avait plus qu’elle et toi ; ton être disparate que la nuit délicatement recouvre, les mouvements secoués de ton corps rejoignant ton appartement. Faut-il se sentir heureux d’avoir accompli pareil acte, voler à ceux qui en ont besoin par pur égoïsme de s’en sortir. Est-il vraiment possible de souffler quand l’on sait que demain n’est pas un nouveau jour, demain apportera son nouveau défi, D-VICE te fera savoir qu’une nouvelle fois tu n’es qu’un pantin dont les fils, jour après jour, se rompent, s'effilochent.

Et peut-être que c’est la fin ?
Alliance dangereuse de fièvre et de drogue,
Personne pour t’aider, à quoi bon.

La douleur physique n’est rien si tu la compares au chagrin d’amour qui persiste, toi qui vient de découvrir que la belle connait ton vrai visage… Un homme rongé par les substances, par le vice, s’abandonnant peu à peu à la vie et ne cherchant pas à remonter la pente beaucoup trop glissante. Elle a certainement vu ces jours plus sombres que les autres, ceux où la seule chose qui dirigeait ton âme était les cachetons ou l’alcool. Elle a forcément vu les autres, ceux qui ont brièvement partagé ta vie ; le rejet de la conscience.

Elle a tout vu.
Tout ce qu’elle n’aurait jamais dû voir.

La fin n’a jamais semblé si proche.

Si belle.

Ses cheveux roses au vent,
Ses pas erratiques sur le bitume.

Et sa main dans la tienne,
Comme si elle touchait ton cœur à chaque fois qu’elle te frôle.

Elle te dépose sur un siège de voiture,
Ton regard se perd sur elle.

La pitié est un mot que tu ne connais plus, rien n’arrive à te faire aller mieux. Un mois sans la voir a paru comme une éternité sans lumière ; la revoir ne sonne que le recommencement d’une souffrance que tu t’infliges délibérément. Tu sais tout le courage qu’il t’a fallu pour lui faire tes adieux, tu ne sais pas si tu y arriveras une seconde fois… Si ce n’est la troisième.

Tu lui donnes ton adresse, choisissant une nouvelle fois de laisser la vie tracer le chemin que tu dois apparemment prendre sans broncher, acceptant à nouveau la souffrance qui s’approche.

Tu ne dis rien, avachi, fusionnant presque avec le siège. La laisse t’observer avec son vert. Tu ne voulais pas la revoir, tu te sens incapable de lui faire une nouvelle fois du mal… Tout comme tu es incapable de la mériter, de lui donner ce qu’elle vaut.

Tu l’aimes de tout ton être,
De tout ton coeur,
Tu pourrais crever pour elle.

Mais quelqu’un l’aimera certainement mieux que toi.

La fin n’a jamais semblé si douce.

Le trajet se fait rapidement, la montée à ton appartement moins… Elle t’aide, fouille tes poches pour y trouver tes clefs ; tu retrouves le sang que tu as laissé avant de partir, presque sec. Les cadavres de nourriture, de cannettes, les cendriers pleins. Une honte de plus au tableau, une nouvelle preuve du fossé qui s’est creusé entre vous durant son absence.

« La chambre est là… » lui dis-tu, la voix fatiguée. « Si tu peux juste m’aider à me poser sur le lit, après je ne t’embête plus, il est tard il faut que tu rentres chez toi. »

Car tu ne tiens même plus droit ;
résultat d’un cocktail bien trop explosif pour une seule soirée.




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Apolonia W. A.-Werner
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Apolonia W. A.-Werner



when the sun loves the moon
Je ne pensais pas le retrouver de la sorte, pourtant le destin a encore croisé nos chemins, même si j’ai forcé ce dernier. Je ne pouvais plus supporter de ne pas le voir, de l’observer seulement lorsqu’il se détruit à petit feu, non ça n’était plus vivable. L’avoir perdu n’était pas assez dur, il fallait que les images de ses journées passées à faire des défis pour le jeu se rajoutent à l’équation. C’était d’autant plus terrifiant de l’imaginer se perdre dans les décombres de ses cauchemars, aujourd’hui la limite a été franchie et je ne peux plus me permettre de le voir disparaître de nouveau.
Il est affalé à mes côtés, souffrant, son regard perdu sur moi, le mien sur lui, mais peu importe la douceur que j’essaye d’apporter, la frustration ne quitte pas mon corps. Je ne sais pas si je me pardonnerais un jour de l’avoir laissé en arriver là, si je trouverais un jour le moyen de le sortir de ses travers, quand bien même c’est mon vœu le plus cher. Notre rencontre était imprévue, les sentiments que j’ai développés pour lui également, mais je me dois de chérir les instants qu’on passe ensemble, parce qu’il se pourrait bien qu’un jour, il tente de nouveau de me faire ses adieux. Je ne le supporterais pas, pas une seconde fois, pas après ça. Le brun me donne son adresse que je rentre immédiatement dans le GPS du taxi, somme silencieusement à l’IA de faire au plus vite, parce que le temps presse. Il a beau être endurant, souffrir en silence, il ne tiendra pas bien longtemps si on ne s’occupe pas de sa blessure à la poitrine ; encore moins à celle qui broie son cœur un peu plus chaque jour.

Le chemin se fait sans un bruit, le silence qui s’est installé ne semble pas vouloir être brisé par l’un comme par l’autre. Il semble gêné et je me bats contre moi-même pour ne pas fondre en sanglot et ajouter à sa peine, il ne mérite pas ça, il a bien assez souffert pour ce soir et pour toute sa vie. Après quelques minutes, nous sommes arrivées jusqu’à chez lui, je l’aide à sortir de sa voiture, à rester debout, monter les marches et au final même à ouvrir la porte. Les marches de son immeuble comme son appartement sont maculées de son sang et la boule qui s’est formée dans mon ventre en début de soirée n’a de cesse de s’agrandir en voyant tout ça.
Je ne fais pas un état de fait du rangement, de tous les déchets qui trônent dans la pièce, parce que j’imagine sans mal qu’il ne doit pas être aisé de faire ces choses-là lorsqu’on est dans son état. Il est épuisé par ses pensées, alors pourquoi l’accabler un peu plus, il n’y peut rien, il lui faut une épaule pour le soutenir et je le serais, tant pis si je dois récupérer le poids qu’il porte sur ses épaules depuis trop longtemps ; tant pis si je dois me briser la colonne vertébrale pour soulever son malheur. Bien trop inquiète pour avoir détourné le regard de lui tout le long du trajet, la baffe n’est que ne plus grande lorsque sa voix parvient de nouveau à mes oreilles, quand il me dit que je n’ai qu’à le mettre au lit, qu’il pense m’embêter, que je devrais rentrer par la suite. J’ouvre finalement la porte pour l’aider à s’installer sur son matelas, les sourcils froncés, fâchée d’imaginer qu’il puisse croire qu’il ne mérite pas mon temps, mon affection.

— Non, Helios. Je soupire doucement, les yeux embués, incapable de soutenir son regard, alors qu’il se trouve enfin en face de moi. Je ne rentrerais pas ce soir.

Je dépose mon sac à mes pieds, commence à en sortir le nécessaire que j’ai pu emprunter à mon père, bien décidée à le remettre sur pieds. Même si je suis loin d’être la plus qualifiée pour ce genre de choses, papa m’a assez formé pour que je puisse faire le minimum dans ce genre de situation. Je ne pensais pas avoir besoin de m’en servir un jour et je n’avais eu de cesse de lui demander pour quelles raisons il tentait de m’apprendre tout ça ; aujourd’hui plus que jamais, cela fait enfin sens. Finalement, j’attrape une serviette propre, la glisse dans son dos pour couvrir son lit et risquer d’en mettre partout lorsque je vais m’y mettre, dépose fil et aiguille courbée non loin.

— J’ai promis de faire attention à toi, tu te rappelles ? Mes yeux plongent à nouveau dans les siens, avec fermeté, mais sans aucune animosité. Je ne te laisserais plus subir ça tout seul. Plus jamais…
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Helios S. Gallagher
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Elle t’aide à t’installer sur ton matelas, tu penses être installé sur un nuage, porté par les anges. Tu n’as qu’une envie, t’endormir, ne jamais te réveiller. Sa présence est un couteau de plus à ton âme ; quand bien même son existence-même est un fardeau autant qu’une bénédiction. Son refus, un caprice que tu connais bien. La belle est une rose si vous savez la prendre avec délicatesse, mais quand elle a une idée en tête vous ne lui enlèverez pas.

Assis sur ton lit tu l'observe, minutieuse dans ce qu’elle fait, tu t’allonges après qu’elle t’ai donné une serviette. Un grognement se perd lorsque tu la vois sortir fil et aiguille, comprenant où est ce qu’elle voulait en venir… Et si tu la penses capable d’accomplir pareille tâche, tu te demandes bien où elle a pu apprendre ça.

Tu lui voue une confiance aveugle,
tu te laisseras faire.

Te relèves doucement pour retirer ton haut,
Te laisse torse nu, pansements imbibés de sang.

Où sont tes tatouages derrière ce fouilli ?

C’est vrai, elle t’a promis. Elle t’a promis de prendre soin de toi, de t’aider à aller mieux ; elle lit en toi comme dans un livre ouvert, bien que ça ne soit pas compliqué avec la difficulté que tu as à garder tes émotions face à elle. Son regard te brusque, tu vois qu’elle retient des larmes, les tiennes n’arrivent pas à venir à cause de la fièvre.

Elle te l’a promis,
Juste avant que tu ne partes.

« … Recouds moi si tu veux. » finis-tu par dire. Les mots qui suivent sont plus difficiles à prononcer, mais ils sont nécessaires. « Mais tu ne peux pas rester ici après, tu ne peux pas dormir ici. »

Il y a plusieurs raisons à ça. Dans un premier temps car tu ne sais pas quand Hades va rentrer. C’est quitte ou double, soit il rentre très tôt demain, soit il rentrera très tard, dépendant de ce qu’il fait de sa nuit. Mais principalement parce-que tu ne peux pas l’avoir dans la même pièce que toi trop longtemps… Mentalement, tu en es incapable ; tu ne vas jamais fermer l’oeil de la nuit. Tu as déjà bien assez honte ; honte de ce qu’elle a vu ce soir, honte de la laisser s’occuper de toi de la sorte, de tâcher ses mains de ton sang.

L’une de tes mains se lève, cherche à attraper la sienne.

« Ce n’est pas contre toi chaton, mais il y a certains démons que tu ne peux pas affronter pour moi. »

Tu la saisis finalement, la porte a ta joue, l’embrasse.

« Excuse-moi. »

Des excuses pour ces adieux, des excuses pour ne pas accepter son refus ; des excuses... pour la personne détestable que tu es devenue.




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Apolonia W. A.-Werner
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Apolonia W. A.-Werner



when the sun loves the moon
Il ronchonne en me voyant sortir mon matériel de fortune, mais avec toute la difficulté du monde, le brun retire son t-shirt. Cela ne fait pas partie de ces soirées où je lui laisse prendre les décisions. La dernière fois, ça m’a fait le perdre ; je ne le laisserais plus glisser des barrières entre nous, plus jamais. Avec le temps, il m’a donné l’impression s’être laissé à l’abandon, rarement montré joyeux et pourtant il m’a souri, comme je ne l’ai jamais vu sourire auparavant, pour moi. Il accepte à se faire recoudre, mais insiste sur le fait que je ne peux pas rester avec lui cette nuit, mais ça ne fait pas de sens, – sa voix parle de démons, ses mains d’affection – il s’excuse. Est-ce qu’il vient de m’appeler chaton ? Mes joues s’empourprent légèrement.

— Les taxis ne seront plus actifs quand j’aurai fini de te remettre en état.

Aiguille en main, je me déplace à ses côtés sur le matelas, ayant pris soin de retirer mes chaussures quand il s’est allongé. C’est dit sur le ton de la blague, parce qu’ils savent tous deux qu’il n’y a pas d’horaires où les taxis se désactivent, mais j’ai envie de détourner la question. Parce que s’il insiste, je ne saurais pas quoi lui répondre ; parce que comme mon message inquiet du début de soirée le disait si bien : j’ai besoin de le voir. Plus que ça, j’ai besoin de le sentir, de savoir qu’il va bien et là rien ne va…
Je retire délicatement le pansement de fortune, qui a fini par coller avec le sang qui a séché. J’espère ne pas lui faire mal, mais la plaie que j’observe sous le bandage ne m’indique rien de bon. Ce n’est pas tant le liquide carmin qui fait peur, plutôt la profondeur à certains endroits. Je tente de nettoyer assez pour y voir clair, malgré la faible luminosité de la pièce. Je récupère l’aiguille déjà accrochée au fil, commence le travail, aussi désagréable soit-il, pour l’un comme pour l’autre. Il ne me faut pas longtemps pour me rendre compte que la position n’est pas pratique pour faire ce genre de travail. Alors, je me relève doucement, déplace mes jambes sur ses côtés, sans jamais le toucher, par peur de lui faire mal et reprends l’opération.

— Pour ce qui est des démons. Je retourne doucement sur ses paroles, pour le garder éveillé, concentré et peut-être le rassurer. Je ne peux pas les affronter pour toi, mais je peux le faire avec toi. Et cesse donc de t’excuser, il n’y a rien que tu aies à te reprocher.

Au fil de la discussion et que le fil traverse sa poitrine pour le remettre sur pied, les tatouages reprennent forme, le poulpe récupère son tentacule atrophié, les carums quelques branches sectionnées. Je m’attarde un peu plus sur son corps, lorsque le dernier fil est passé. Moi-même j’ai l’impression d’avoir gardé plus mon sang froid que je ne l’aurais cru, me perdant simplement sur les traces de son corps, son odeur, sa chaleur. C’était sous mon nez depuis le début, mais un mot encré dans sa peau m’interpelle, celui qui veut dire amour dans la langue que ma mère m’a insufflée. Je ne comprends pas ce que cela fait là, ça m’intrigue, mais il faut qu’il se repose.

— J’espère que je ne t’ai pas trop fait mal. C’est loin d’être parfait, mais ça devrait tenir le coup…
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Helios S. Gallagher
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Helios S. Gallagher




Le rose lui sied à merveille, autant dans ses cheveux que sur ses joues et elle t’arrache un faible sourire. Le surnom t’as échappé, tu as difficilement contrôle tes paroles dans ton état actuel, aucun de tes sens n’arrive à rester dans le droit chemin. La douleur s'évapore, signe que toute la drogue ingurgitée fait encore effet et heureusement car tu ne voudrais en reprendre pour rien au monde. Pour l’instant.

Tu la laisses refuser à son tour n’ayant pas assez de force pour contester son choix. Évidemment tu sais qu’elle ment, elle sait bien sûr que tu n’es pas né de la dernière pluie, mais tu ne dis rien.

Tu ne sais pas quoi en penser.

Elle s’installe à tes côtés, entreprenant de retirer les lambeaux de compresses qui te servent de pansement. Ca ne ressemble plus à rien, tu n’avais pas cherché à ce que ce soit joli au départ mais c’est encore pire maintenant. Ta peau se tire, ils sont difficilement retirés, tu ressens une faible douleur mais rien qui ne te fasse plisser le nez. Tu as plus conscience des gouttes de sueur qui perlent ton front par la fièvre que ton derme qui se déchire.

Puis elle se saisit d’une aiguille,
Tu n’y crois pas tout de suite.

Avant que celle-ci ne transperce ta peau.

Un frisson te parcourt, tes yeux se ferment brusquement. Apparemment il n’y a pas assez d’opiacé dans ton corps pour ça… Et pourtant. La peau sous tes yeux se creuse et, n’était déjà pas très coloré de base, tu as revêtu la teinte blanche des malades. Rien ne va, rien ne fonctionne correctement, tu es complètement à la merci de la mort qui néanmoins te refuse.

Elle enjambe ton corps,
S’installe sans s’asseoir pour être plus à l’aise.

Pique à nouveau de bien des façons.

À ton tour de céder au rose poudré alors que la situation ne se prête à aucune des pensées qui te viennent soudainement à l’esprit. Elle t'explique vouloir se battre à tes côtés, peu importe les démons, peu importe ce qu’elle ramène à toi à chaque fois que tu la vois.

« Hâte de te voir avec ta jolie cape rose pour affronter ça avec moi alors… » dis-tu toujours dans un petit sourire. Si tu ne peux pas te débarrasser d’elle, si elle revient à chaque fois à toi, c’est peut-être que c’est écrit comme ça, que ça doit se passer ainsi. Tu n’es pas prêt à embrasser cette nouvelle, mais tu commences à croire que tu n’as pas vraiment l’embarras du choix.

Pour le moment tu es juste impressionné. Impressionné de sa minutie, impressionné de ces qualités que tu ne connaissais pas d’elle. Connaissait elle déjà ces bases-là quand vous vous êtes rencontrés il y a longtemps ? Où est-ce nouveau, une nouvelle connaissance acquise pendant votre séparation ? Tu aurais aimé être là pour la féliciter, ou tu aurais aimé savoir. De nouvelles questions s’ajoutent, se bousculent… Qu’a-t’elle fait en ton absence ? Qui a-t-elle rencontré, vu  ? Ca n’est que du temps perdu pour toi, car c’est du temps passé loin d’elle, gâché par la vie qui a rompu vos liens.

Tu refuses de croire qu’elle est partie d’elle-même.
Mais tu ne sais pas trouvé la cause s’il y en a une.

Elle termine enfin son œuvre, rompt le fil, te regarde.
Cependant elle ne se relève pas.

Tes mains se posent sur ses cuisses, l'incitant à s’asseoir sur les tiennes, elles y restent pour conserver un contact avec la rose. « Ça ira, je suis un grand garçon. J’aurais la fierté de dire que cette cicatrice c’est toi qui l’as soigné. »

Tes pouces glissent sur son collant, caressent cette peau interdite ; tu ne regardes même pas l’état de ta plaie, en parfaite confiance, trop obnubilée par la Reine en face de toi. Elle qui est chez toi, dans ta chambre, au-dessus de toi. Tu rephases, réalise, ton sourire s’estompe pour laisser place à un brin de stupeur.

Depuis quand ça n’était pas arrivé ?

« Je t’offrirais bien à boire, mais je pense que si je me lève, je me prends une tape derrière la tête de ta part. » souris-tu quand même, appréciant le moment autant que tu peux avant qu’elle ne décide de quitter son siège, de retirer sa chaleur qui se mélange à la tienne.




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Apolonia W. A.-Werner
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Apolonia W. A.-Werner



when the sun loves the moon
Avec lui, c’est simple, les affreux moments sont souvent balayés par l’unique manière dont ses yeux se posent sur moi. Quand il m’observe, je me sens pousser une énergie nouvelle, le genre qui ne saurait pas m’offrir un obstacle que je ne pourrais pas surmonter pour lui. La discussion suit le fil que je fais glisser à travers son derme pour recoudre la plaie béante qui se trouve sur sa poitrine. Finalement, même si je n’ai pas la plus grande expérience dans cet exercice, je ne suis pas mécontente du résultat, le gros des dégâts se réparera avec le temps, mais le plus grave a été évité. Car s’il n’avait vu personne, il aurait probablement rouvert ses blessures, encore et encore, parce que son mode de vie est ainsi, qu’il ne fait pas attention à lui. Je ne pourrais pas être là pour le protéger, parce que comme il me l’a dit plus tôt, il y a des démons que je ne peux pas affronter pour lui. Pourtant, rien ne m’empêche de le soutenir, de me battre avec lui, alors je me saignerais les mains tant qu’il le sera nécessaire. Je n’ai pas prévu de m’améliorer, mais si je dois continuer d’apprendre à soigner celui que j’aime de tout mon être, alors je le ferai.
 Puis les mots me frappent, parce que jusqu’ici les instants ont été très brefs, trop pour que je ne me pose réellement la question. Mon travail se termine, mes doigts se mettent finalement à trembler nerveusement, parce que je peux maintenant me le permettre. Le stress redescend, mais les émotions ne cessent de nous frapper l’un l’autre. Oui, avec le temps je me suis attachée, bien plus fort qu’à n’importe qui, le cœur profondément ancré dans ses doigts sans que ça ne fasse de sens. Nos moments n’ont été que mélancolie, pourtant c’est bien avec lui que je me sens pousser des ailes. Oui, c’est avec lui que je me sens bien, même quand la situation se présente autrement, que je devrais paniquer, regretter mes choix, c’est lui et puis c’est tout.
 Ses mains ramènent sa chaleur sur mes cuisses, le collant ayant gardé la plupart de la chaleur, mais il ne brûle pas de la même manière. Il rougit et je ne sais pas quitter cet endroit, être face à lui est une bénédiction. Il me dit qu’il est un grand garçon, qu’il sera fier que je l’aie soigné. Un petit sourire finit par revenir sur mes lèvres, légèrement crispées pendant que je m’occupais de sa blessure, maintenant libérée, la pression redescendue ; il y a eu plus de peur que de mal, finalement.
 
 — Je suis fière de toi, mój mistrz, mais ne me fait plus jamais de frayeur pareille.
 
 Finalement je m’assieds un peu, profites du contact de ses jambes qui, elles, ne semblent pas trop amochées. Ses pouces jouent sur mon corps et mes mains viennent se poser sur ses joues, je le regarde doucement, l’embrasse sur le front encore plus tendrement. Je ne l’abandonnerai pas, je l’ai dit et je le répète : je le suivrais, peu importe l’issue du combat, je serais là.
 Je dépose le matériel sur la table de chevet, il me propose un verre, connaît déjà à ma réponse, s’il doit être amené à se lever, alors il se ravise. Avec ce sourire, le deuxième de cette soirée, le secret que les autres n’ont pas, celui que je veux lui voler, – le faire mien – parce qu’un tel soleil ne devrait jamais être partagé.
 
 — Je n’ai pas soif. Je lui offre un petit sourire, récupère sur le côté les bandages propres, commence à en dérouler une bande. Il ne reste plus qu’une petite touche avant que le blessé ne soit opérationnel. Je marque une pause, viens tapoter le bout de son nez. Après un peu de repos.
 
 >Dans la position dans laquelle je suis, ça n’est pas forcément évident de refaire son pansement. Je l’ai aidé à se relever, aie passé la fine couche de coton autour de ses côtes, remonte jusqu’aux épaules pour éviter que ça en glisse ; recouvre délibérément le tatouage d’amour pour retenir mes questions pour la soirée. Finalement, la serviette rejoint le fil et l’aiguille d’apprenti infirmier.
 Et enfin, seulement, je peux le rejoindre de nouveau. Glisser ma nuque dans son cou, ma poitrine contre ses côtes, assez prêts pour le sentir, sans jamais lui faire mal.
 
 — Beaucoup de repos et de tendresse.
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Helios S. Gallagher
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Helios S. Gallagher




Des mots qui se veulent rassurants, chauds ; qui ne font que creuser un peu plus les abysses. Ca tu ne le dit évidemment pas, ne cherchant pas à la blesser… Mais qu’y a-t-il à être fière ? Sait-elle seulement dans quel état d’ébriété tu es actuellement ? Sait-elle la tonne de médicaments que tu as avalé bien avant que tu ne débutes ton défi ?

Qu’est ce qu’elle pense de tout ça ?
De ton addiction, de tes maux.

Tes faiblesses,
Tes travers.

Sa langue roule,
Ton sourire ne s’efface pas.

Ses lèvres sur ton front te laissent sur ta faim, comme ses paumes sur tes joues encore légèrement teintées. Tu la regardes, bois ses paroles, ne jure que par elle et ses gestes, obéis bien gentiment quand elle t’aide à te relever pour entourer ton corps meurtris de bandages propres. Et si ses mains précédemment sur ta plaie étaient déjà un supplice, alors maintenant ça n’est que le coup de grâce.

Recouvre délibérément ton deuxième coeur,
Son empreinte à jamais sur ta peau.

Et si elle savait.

Tes mouvements sont encore lents, tes muscles ne savent toujours pas reprendre le dessus sur ton cocktail d’opiacés, alors tu limites les gestes. Elle retire la serviette, t’aide doucement à te rallonger, toujours dans une douceur extrême qui lui est propre ; avant de te rejoindre, de partager à nouveau cette chaleur.

La situation te semble irréel, jamais tu n'aurais pensé qu’un jour tu la retrouverai dans tes bras, au chaud dans ta chambre que vous avez partagé maintes et maintes fois. Ton bras se glisse, récupère son dos pour la garder près de toi alors que son souffle se loge dans le creux de ton cou.

« Tant que c’est avec toi, alors je sais que demain j’irai déjà beaucoup mieux. »

Pitié.
Que ce moment ne s’arrête jamais.

Jamais.

Tu aurais pu laisser le noir te croquer à nouveau, tu aurais pu laisse tes yeux se remplir avant de verser leurs larmes ; mais tu étais à la fois beaucoup trop fatigué, et beaucoup trop heureux de l’avoir si proche de toi. Car c’est tout ce dont tu rêves, Helios, l’avoir à tes côtés pour le restant des tes jours ; à chaque instant, chaque moment, qu’ils soient bons ou mauvais, tu sais qu’à ses côtés il n’y a rien d’insurmontable.

Et pourtant tu te sais à des kilomètres d’elle.
Comme si tu pouvais toucher sa peau, pas son cœur.

Tu la sers un peu plus contre toi,
Ne tiens pas compte de la douleur.

« Reste avec moi. »




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Apolonia W. A.-Werner
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Apolonia W. A.-Werner



when the sun loves the moon
Le cerveau ralentit alors que le cœur s’échaude dans son sillage, que c’est bon d’être contre lui. Maintenant que la pression est redescendue, la seule chose que je veux, c’est de le sentir contre moi, présent, vivant ; brûlant. La fièvre lui donne cette chaleur et pendant quelques instants j’hésite à me lever pour aller lui chercher à boire, mais son bras vient me garder auprès de lui, mon souffle glisse aux côtés des effluves boisés du brun. La chaleur qu’il développe change drastiquement de la fraîcheur de la nuit, du hall et j’imagine qu’un peu de chaleur ne peut que lui faire du bien également. Je lui dis qu’il lui faudra beaucoup de repos, que la tendresse accompagnera le tout, il répond que si c’est avec moi tout ira mieux dès demain.
J’avais peur de le blesser, mais il ne semble pas se soucier de la douleur, m’accueille aussi près de lui que possible. Ses mots ne vont pas de pair avec ce qu’il disait plus tôt, il accepte enfin ma présence, mon aide ; tout n’est pas perdu si je lui apporte l’amour qu’il lui faut. Mon visage se perd dans sa nuque, mes lèvres embrassent son épaule, sa mâchoire.

— Je suis là. Je ne disparaîtrais pas.

Mes bras se referment un peu plus sur lui, enlacent bassin et nuque. Une main perdue dans la chevelure ébène, l’autre semble vouloir tenir le brun avec moi. Les situations ne sont jamais vraiment communes quand nous sommes ensemble, parce que j’imagine, le destin a bien plus d’épreuves que nous le pensons ; à nous de les plier pour passer et terminer sur un chemin qui ne nous vaudra pas des larmes.
La peur n’évite pas la tristesse, alors je m’attends au pire, mais je suis avec lui le temps qu’il m’acceptera dans sa vie, en attendant je me dois de le conforter, de l’aider dans les moments les plus durs. Il n’est pas rare qu’il se mette dans des situations périlleuses et tout comme mon père, je ne peux pas me permettre de le voir se mettre autant en danger sans apporter ma part. S’il faut le soigner, je serais toujours là, s’il faut le suivre en mission aussi et dans n’importe quelle autre situation. Sa présence m’est précieuse, nécessaire, alors je ne sais pas comment je réagirais s’il devait périr sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit ; l’injustice serait injustifiable, impardonnable pour moi-même

— Ça n’exclut pas que tu as besoin de te reposer… Tu me disais que tu n’étais pas difficile, donc tu ne verras aucun inconvénient à ce que je choisisse le programme pour qu’on s’endorme, n’est-ce pas ?

Je demande à voix basse, à quelques centimètres à peine de son oreille, un petit sourire qu’il ne verra jamais au coin de mes lèvres. C’est la première fois que je fais ça, que je dors avec quelqu’un qui m’interpelle autant, mais je ne saurais pas faire autrement ce soir. Au diable les bonnes manières, c’est avec lui que je me sens bien, le sommeil n’en sera que plus paisible et je pourrais surveiller que tout va bien pendant la nuit.
Je lance la télé directement via mon ATH, lance une application de streaming au hasard, le premier film d’animation assez mignon qui passe dans ma liste. Mon attention retourne bien vite à mon compère, termine de retirer les couches de tissus qui pourraient le gêner pour la nuit, retire mes propres vêtements pour ne rester qu’en sous-vêtement, récupère délibérément un t-shirt de son armoire pour l’enfiler. Enfin, je retrouve le brun, mon champion, l’enveloppe des draps et de mon corps qui ne saurait maintenant plus le quitter.

— Tu es spécial Helios. Ma main vient se glisser dans la sienne, les presses contre mes hanches. Très spécial à mes yeux.
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Helios S. Gallagher
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Helios S. Gallagher




L’odeur des pommes dépose son sucre sur toi ; son toucher est d’or et sa voix le plus doux des miels. Elle transperce ton âme, suture d’un fil fragile les cicatrices encore ouvertes du passé, amène avec elle l’espoir et le désir. Elle a déjà disparu, tu aimerais la croire, tu embrasses la perspective de la garder avec toi à jamais… Mais demain est un autre jour et tu sais mieux que quiconque qu’elle pourrait à nouveau s’évaporer aussi vite que les flaques d’eau au soleil.

Elle te rappelle à la réalité,
Celle où tu es blessé,
À ses soins.

Tu ne réponds pas, laisse la belle faire ce qu’elle a bien envie de faire, elle est dans ta chambre comme dans ton cœur : à sa place ; chez elle. Cela dit tu préférerais encore qu’elle rentre chez elle, te sentant incapable de te reposer si elle dors sous ton toit, inapte à rester calme en sa présence et dans pareilles circonstances. Tu la connais, tu sais qu’elle est butée et que tu n’arriveras pas à la faire plier à cette requête, tu insistes cependant.

« Chaton. » prononces-tu son prénom, la voix enrouée par fièvre et fatigue. Tu ne la quittes pas, suis chacun de ses mouvements, ne perd pas une miette d’elle comme si elle allait disparaître. Aussitôt son choix fait pour un film d’animation elle s’empresse de retirer les derniers tissus qui te protègent du froid. « Apolonia… » Nouvel appel, plus gêné, plus discret. Tu comprends et en même temps pas vraiment…

Elle a tout vu de toi.
Alors pourquoi ?

Le dos de ta main se pose sur tes yeux.
Fuyant soudainement son regard.

Tu voudrais lui dire de ne pas dormir ici, lui appeler un taxi pour qu’elle puisse rentrer en sécurité chez elle chez ses parents. Elle ne mérite pas de dormir ici, elle doit fermer ses yeux dans un lit mieux fait, loin de toi.

Ton dernier vêtement est arraché, -te laissant en simple caleçon- , ta vue se perd entre deux doigts pour attendre la suite. Tu auras le temps de voir un haut se retirer, les fermetures d’une lingerie aux couleurs bonbons, les courbes dont même Aphrodite est jalouse. L’exquis gouverne ce corps que tu n’as tristement encore goûté, Reine n’a aucun doute à avoir sur la sorcellerie dont ta propre enveloppe est victime par sa danse. Tu donnerais les fleurs, tu donnerais les richesses, tu donnerais ton être si elle te le demandait.

Ton souffle est lourd,
Ton palpitant s’agite.


Elle te vole un t-shirt, l’enfile.

Et c’est trop pour toi.

Tes yeux se ferment, attendant sagement qu’elle revienne à toi, coupable du péché de l'homme amoureux. Tu as honte et pourtant, tout ça semble si naturel. Finalement la porcelaine se joint à toi, épouse vos peaux de la plus tendre des façons, récupère ta main sur ton visage avant de la marier à la sienne, les glissant innocemment sur ses côtés. Si elle savait.



Si elle savait comme tu rêves de la faire tienne.

Si elle savait comme sa candeur te nargue,
Comme tu as envie de dévorer ses sourires,
Caresser ces hanches faites de sucres et d’épices.

Que Dieu te pardonne, Helios.




« Apolonia… » souffles-tu. Il n’y a pas de larmes, il n’y a pas de noirceur, juste un homme rongeant son os, un homme faible ; un homme amoureux à en crever. Plus rien n’a d’importance, il n’y a qu’elle, toi, ton cœur impossible à calmer. « C’est si dur. » prononceras-tu dans un sanglot soudain, avalé aussi vite qu’il est arrivé. Tes lèvres se perdent sur sa frange, se frôlent un chemin vers son front pour l’embrasser, avant d’y rester ; serrant cette femme contre toi encore beaucoup trop effrayé à l’idée qu’elle s’en aille à nouveau.

« Plus jamais je t’en supplie... »

Et cette fois la douleur mentale rattrape la physique, les yeux se noient à nouveau dans cette eau salé que tu connais bien, sa mâchoire se serre. « C’est toi… C’est toi qui est spéciale. Comment j’ai pu… »

Comme tu as pu la perdre.

Les mots se meurent dans ta gorge.
Comme un interdit que tu refuses de braver.




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Apolonia W. A.-Werner
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Apolonia W. A.-Werner



when the sun loves the moon
Ça pourrait être lui. Lui qui rend la vie aux couleurs d’un arc-en-ciel, qui pourrait faire briller la nuit, étincelant tel l’astre. Alors je prends le temps de l’aider, terminer de retirer ses vêtements, les poses sur une chaise, les miens revêtent la commode, son t-shirt est trop grand pour moi, mais il me couvrira un peu sans que je ne tache son lit. Il m’a appelé de nouveau chaton pendant l’opération, alors je suis passée en pilote automatique, les questions se bouleversent dans ma tête, hurlent. La plus forte : s’il me serait possible un jour de l’imaginer arrêter de m’appeler comme ça. Comme un écho de notre première rencontre, de ce jour où il m’avait parlé de ce qu’il avait sur le cœur. Il y a bien plus, je le sais, mais le temps viendra où il sera prêt à m’en parler, à s’ouvrir sur le sujet sans peur d’un quelconque jugement.
Les papillons jouent un tango endiablé dans mon bas ventre, alors que je me colle de nouveau à lui, simplement éclairée par la lumière des étoiles et de la télé qui est presque mise au volume minimum. Les draps nous rejoignent, ma main vient voler la sienne, impossible pour nous de les détacher. Finalement je l'entends craquer, ses yeux ne disent rien de plus que je ne sais déjà, mais sa voix quand il prononce mon nom, me dit que c'est difficile. Mes bras se serrent un peu plus contre lui, pour lui rappeler - même s'il est difficile de le cacher - que je suis là. Il rebondit sur ce que je lui ai dit, ses larmes reprennent doucement leurs chemins sur le coin de ses yeux. Il est unique pour moi, je ne sais pas comment le dire, mais j'avais besoin qu'il le sache.

Il me supplie, me dit que c'est moi qui suis spéciale, s'arrête dans sa phrase, un regret que je ne jugerais pas. Mon visage s'enfonce un peu plus dans le creux que son épaule me laisse, respire lentement le bois qui le constitue, expire dans un bref soupir.

— Cesse de te torturer, tout va bien maintenant.

Il n'est pas trop tard pour lui faire ouvrir les yeux, pour lui montrer que ça n'est pas complètement perdu, qu'il existe toujours une chance pour qu'il puisse s'en sortir ; vaincre ses démons n'est pas chose aisée, mais il est bien plus fort que ça. Il sait être désinvolte, mais jamais dans les choses qui comptent et je ne me pardonnerais pas s'il devenait nonchalant par son malheur. Non, je passerais autant de temps qu’il faudra à balayer, raturer, gommer les idées noires qui lui traversent l’esprit, qui l’empêchent d’être heureux. D-VICE ne le lâchera pas d’aussitôt, il va y avoir d’autres jours où je n’aurais probablement pas d’autre choix que de me plier en quatre pour soutenir le poids, guérir les blessures. Ça ne sera pas tout rose, loin de là, mais si c’est avec lui, alors ça en vaut la peine.
J’ai beau avoir passé moins de temps à l’extérieur que lui, je n’arrive tout bonnement pas à me réchauffer, alors je me presse un peu plus contre lui, relève légèrement la tête pour apercevoir à peine l’image du téléviseur. Une de mes mains bat du revers les problèmes. Ce soir n’est pas commun, mais cela ne peut pas rester simplement une mauvaise histoire.

— Je ne veux pas partir.

Pas ce soir, pas d’ici, pas de ses bras. Je l’aime plus que je ne le pense, bien plus que je ne le devrais probablement, parce que c’est si soudain, à deux doigts du crash, mais on est passé au-delà. Oui, je ne sais pas de quoi demain sera fait, ni s’il sera toujours prêt à m’accepter auprès de lui une fois que la fièvre sera redescendue, pourtant je m’accroche, me refuse à le lâcher de nouveau. Peut-être que je suis un peu submergée après cette soirée également, je ne sais pas. Le temps nous le dira sûrement, en attendant je continue de me tenir à lui, espère de tout mon cœur ne pas lui faire plus de mal qu’il n’en a déjà subi.

— Je ne peux pas te lâcher.
(c) chaton de la lune



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Helios S. Gallagher
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Helios S. Gallagher




Tu remercies la pénombre,
Si elle t'entend pleurer, elle ne le verra pas.

Tu ne pensais pas pouvoir connaître pire que la douleur de son absence. Mais il fallait se rendre à l’évidence… Lorsqu’elle n’était pas là, tu savais ce qu’il en était. Et quand elle est là, presque nue contre toi, son souffle dans ton cou et ses lèvres prêtent à se déposer au même endroit, le trou dans ton ventre se creuse une fois de plus.

Il est bien trop difficile de savoir ce que tu veux d’elle, de savoir ce que tu peux avoir d’elle. Est-il vraiment raisonnable de continuer à la voir, de garder tes sentiments pour toi ? Ne serait-il pas plus simple de lui poser la question, de lui demander pourquoi elle a disparu ? Il semble n’y avoir aucune fin logique, le déroulement est aussi bancale qu’un téléfilm de noël et pourtant, tu te laisse prendre dans ce tourbillon, impuissant. Dépendant.

Elle te demande d’arrêter cette torture,
Et c’est déroutant, quand son départ en est la cause.

Ton visage se perd sur cette frange, tes lèvres n’en décollent pas et, te tournant finalement entièrement vers elle en passant outre les tiraillements de cette blessure toute fraîche, prend de ta main libre sa joue.

« Je ne veux pas que tu partes… plus jamais, pitié… Reste. »

Tu t’en rends compte.

Tu t'en rends compte, oui, comme sa présence te fais vaciller. Comme tu n’arrives pas à te décider, à savoir s’il est mieux de t’éloigner, si l’égoïsme doit prendre le dessus. Votre dernière rencontre marquait la fin d’un chapitre. Aujourd’hui tu ne rêves que de l’avoir à tes côtés éternellement, peu importe les risques tu la protégeras de ta vie, car tu n’es rien sans elle. Autant mourir que d’être séparé d’elle.

Tes larmes coulent, s’écrasent sur le matelas que vous partagez, parfois se perdent dans ce rose où tu rêves de plonger. Et elle se resserre à toi, partage la chaleur de son être, partage tout ce qu’elle est en mesure de te donner.

Mais ce n’est pas assez.
Ça ne le sera jamais.

« Reste avec moi pour toujours, ne pars plus… » marmonnes tu contre sa crinière, essayant tant bien que mal de calmer cette respiration. Tu ravales un hoquet, garde tes yeux fermés, ne profitant que de son toucher et de son odeur.

Les paupières lourdes, la fatigue gagnant toujours plus de terrain, tu n’as plus aucun contrôle sur ce que tu fais et dis. Peut être juste assez pour ne pas lui avouer ton amour. Mais pas assez pour ne pas la prendre enfin dans tes bras, tes mains glissant sur son corps, l’entourant de tes bras tremblants. Tu romps le lien de vos doigts uniquement pour l’avoir encore plus proche de toi, comme si tu essayais de rattraper le temps perdu, comme si tu voulais effacer de ta peau tout ceux qui l’ont touché après elle. Comme si, soudainement, tu avais honte d’avoir essayé de refaire ta vie après elle.

Comme si,
Ne serait ce qu’avoir pensé que c’était possible,
Était déjà la pire des trahisons.

Et dans un dernier souffle, celui que tu arriveras à avoir avant que ton corps n’abandonne la partie pour sombrer dans le sommeil, tu réussiras à lui prononcer les mots suivants :

« Promet le moi… »

Juste avant de t'endormir dans ses bras.




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Apolonia W. A.-Werner
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Apolonia W. A.-Werner



when the sun loves the moon
Le peu de bruit que la télé fait a au moins le mérite de couvrir légèrement les sanglots de mon soleil, ça me brise le cœur de sentir sa douleur de la sorte, au plus près de lui. Le cœur étreint par une douleur invisible, j’essaye comme toujours de le garder dans la réalité, avec moi, loin des soucis et des angoisses, près des sourires et de la tendresse. Je ne saurais pas dire quand est-ce que ça a réellement commencé, quand est-ce que j’ai fini par m’éprendre de lui, de vouloir le sentir contre moi, mais c’est plus fort que tout maintenant. Il m’embrasse le front, guide sa main sur l’une de mes joues, me supplie de ne pas partir.
Il n’y a pas eu une seule seconde où j’ai pu vouloir le quitter depuis que je le connais et aujourd’hui encore, la situation ne s’y prête pas. Je le tiens contre moi, son corps réchauffe le mien, tandis que la fièvre commence doucement à l’emporter auprès de Morphée, quelques larmes continuent de couler, il me demande de rester avec lui pour toujours. Rien ne me ferait plus plaisir que de toujours l’avoir à mes côtés, de lui apporter soin et affection en tout temps, alors je me colle au plus proche, me laisse transporter par sa chaleur, sa présence.

— Je suis là, pour toujours Helios, tant que tu auras besoin de moi.

J’exprime comme je peux ce que je veux être rassurant, quand bien même je n’ai aucune idée de ce qui nous attendra pour la suite, si on finira par sortir de ces moments terribles qui mettent notre relation à rude épreuve. Je ne saurais pas comment qualifier ce qu’on a ensemble, mais c’est particulier, le genre de chose qu’on ne partage pas avec n’importe qui, un peu ambigüe et beaucoup trop puissant pour qu’on puisse faire comme si de rien n’était.
Finalement, ses paupières se ferment, mes yeux restent accrochés sur son visage, le sommeil l’aura emporté. Il a pourtant bien lutté, je m’attendais presque à ce que la fièvre le mette KO dès que je me suis mise à ranger mes outils. Je l’observe, son visage d’angelot caché dans le fouillis de ses cheveux, il est encore plus beau lorsqu’il semble apaisé, loin des horreurs que son esprit semble lui faire vivre en permanence. J’espère qu’il viendra visiter mes rêves ou qu’il acceptera de m’ouvrir la porte aux siens, en attendant je ne peux que garder cette image en tête, espère que cette nuit ne sera pas la dernière où nous pourrons partager nos émotions, peut-être un lit, mais surtout nos cœurs.

— C’est la première fois que je ressens ça avec quelqu’un. Je crois que je t’aime, c’est plus fort que moi.

Je sais qu’il ne m’entend plus, que le sommeil dans lequel il est entraîné ne se finira pas avant que son corps ne se soit mis à se battre et qu’il se sera reposé convenablement en conséquence. Il dort comme un bébé et ça ne pourrait pas être plus touchant quand on sait tout ce qu’il a eu à endurer ce soir et tous les autres. Finalement mes lèvres rencontrent le coin des siennes, ma main celle qui était collée sur sa hanche, ma tête repose à côté de sa nuque, parfaitement calée à côté de son visage que je rêve de voir et de toucher, jour et nuit.

— Oui, c’est sûrement ça.

J’entends son cœur, sa respiration légèrement saccadée, le faible son du téléviseur qui passe je ne sais quelle bêtise, parce que ça ne m’intéressait pas vraiment. J’ai mis ça pour combler le vide, parce que je n’arrive pas à dormir sans une source lumineuse, qu’avec elle au moins, je peux l’observer un peu plus. Il est beau oui et j’espère un jour pouvoir dire que c’est moi qui lui ai rendu son sourire, qu’il sera à moi.
Morphée finit par m’avoir à mon tour, moi qui pensais pouvoir tenir la nuit à le surveiller, mais la fatigue eu tôt fait son travail pour m’assommer et me faire rejoindre les étoiles de la nuit. Ce soir, dans mon rêve, le soleil accompagnait les étoiles, majestueux, brillant, avec cette annotation du pays de ma mère. Je ne comprends pas pourquoi l’amour est encré sur son bras, il faudra que je lui demande un jour, même si ça ne fait pas sens. Je me suis réveillée plus tôt que lui, toujours épuisé par sa blessure, il ne m’a pas senti me lever, ranger le bazar qui s’est accumulé dans le salon. J’ai trouvé dans la cuisine de quoi préparer une pâte à crêpe, donc je ne me suis pas gênée, après tout, à son réveil il aura besoin de force pour que son corps fasse le travail, ça n’est pas comme s’il pouvait s’amuser à l’hôpital comme il veut maintenant…
(c) chaton de la lune



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