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3. don't bleed on my floor
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Léo N. Abberline
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Léo N. Abberline



don't bleed on my floor
Le brun rappelle à la rose ce qu’elle sait déjà, qu’elle marquera son histoire durant des années, elle s’en amuse, réponds avec son arrogance habituelle ; celle qu’il aime à entendre. Ça lui rappelle à quel point elle est sûre d’elle-même, parfois trop comme quand elle s’est mise à agresser les quatre abrutis qu’ils ont rencontrés la première fois qu’ils se sont vus. Elle rajoute qu’une marque de plus s’accumulera sur sa peau, que celle-ci sera la sienne, qu’elle restera toute sa vie. Ça lui va, après tout vaut mieux garder des cicatrices que de perdre un bras.

— Prends la place que tu veux, beauté.

Les doigts s’impatientent, font glisser la couture pour refermer les plaies, il ne sent rien, mais est incapable de détourner le regard de ce qui est fait, s’attarde trop sur son travail, sur son regard azur dans lequel il s’est déjà perdu à deux reprises. Il raconte son histoire, fait mine que ça n’est rien, parce que ça n’est plus réellement des histoires qui le concerne, les stries sont toujours là, mais les traumatismes ont fini par disparaître dans un coin de sa tête. Elle fait la discussion, rebondit doucement à ses explications, tente de le rassurer comme il peut, même s’il n’en a pas réellement besoin, ça fait toujours du bien à entendre.
Comme elle le dit, ça a fait qu’il est aujourd’hui et même s’il lui arrive de croire qu’il pourrait devenir aussi horrible que son paternel, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour se rappeler les raisons pour lesquels ça ne doit jamais arriver. Les expériences peuvent être bonnes comme mauvaises, mais elles sont toujours une bonne leçon à retenir, il en a pris beaucoup, c’est comme ça. Non, ça n’est pas comme ça qu’il imaginait la vie, mais elle a pris ce chemin, qu’importe combien il a pu être difficile à vivre, il n’en serait pas là aujourd’hui. Le brun a probablement réussi à survivre à Lumopolis grâce à tout ce qu’il a vécu, il ne serait pas aussi débrouillard. À vrai dire, il se demande ce qui a conduit la rose à s’entretenir avec un type comme lui, faut dire qu’ils n’ont rien en commun si ce n’est un penchant pour les insultes non dissimulées et un trop plein de confiance en soi. Fondamentalement, ils ne viennent pas du même monde, il n’ira pas jusqu’à croire qu’elle est dans celui des bisounours, pourtant il est clair que le parcours a été tracé plus simplement, il l’envie presque.

Elle fait mine de se plaindre de l’argent qu’elle perd par rapport à ces opérations, comprend sans trop de mal qu’elle n’aura pas à se plaindre de quoi que ce soit. Il lance un petit regard au petit prince assoupi dans son trône de couverture, se dit que ça en valait la peine au final. Un bras arraché pour lui, des billets jetés par les fenêtres pour elle, mais ça vaut bien une vie, non ?

— Je peux toujours m’arranger, de ce côté-là. Ça pourra pas me coûter plus cher qu’un bras, non ?

Il sourit, toujours bêtement, parce qu’avec elle il n’y a pas besoin de se prendre la tête, c’est naturel, trop parfois, même quand la situation s’envenime et que les esprits commencent à s’échauffer. Une nouvelle parcelle de son bras commence à être refermée par le fil et les doigts habiles de la jeune femme, il se fascine à admirer la dextérité dont elle fait preuve, à quel point elle sait tenir la conversation tout en gérant ce genre d’affaires. Puis la question qui fâche est posée, il ne lui en veut pas, elle ne peut pas savoir, ce n’est pas tout le monde qui vit ça, mais elle a au moins le mérite de ne pas se dégonfler. Autant crever l’abcès dès le départ, on y gagne beaucoup de temps et il n’a jamais été avare sur les informations qu’ils donnent, ne se cache pas derrière de faux semblants ou des excuses.

— J’ai pas été le premier sur lequel il a cogné. Ma mère a été la première à déguster, j’ai pris le relais quand j’en pouvais plus de voir ce cirque. Nouveau soupir, plein d’amertume. Il lui en voulait de l’avoir trompé, de m’avoir mis au monde par la suite. Un bâtard, au sens propre.

Enfant il n’avait rien demandé, sortait à peine de son berceau qu’il était déjà visé par les attaques verbales de celui qu’il pensait être son paternel. Faye avait bien tenté de cacher le coup, mais ça n’a pas arrangé les choses pour autant, il a fini par comprendre et s’interposer, alors qu’il n’était qu’un gosse. Depuis longtemps, il avait déjà assimilé que le problème venait de lui, que sa mère ne devait pas payer pour sa naissance, car elle lui donnait tout l’amour du monde, quand bien même elle en subissait le prix.

— Quant à ma sœur, elle a bien tenté de me mettre des œillères pour que je ne sois pas traumatisé, mais que veux-tu, j’étais déjà borné. Un soir ça en été trop, elle a planté le salopard et a disparu dans la nature.

Il omet de dire qu’elle est revenue il y a quelques semaines à peine, à la même date à laquelle ils se sont revus, le soir où ils ont consommé pour la seconde fois.

— Aujourd’hui il est en taule, pour le mieux. Le jour où il met un pied dehors, je ferais ce qu’il faudra pour qu’il remette plus la main sur qui que ce soit.

Brillant de rappeler que la violence est ce qui l’anime finalement, la colère il ne l’a pas oublié, la haine son carburant et la vengeance sa seule raison de se lever le matin. Ça et l’idée de ne pas gâcher ce que sa mère avait mis tant d’efforts à protéger, chérir ; il ne voudrait pas lui faire honte à elle.
(c) chaton de la lune



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Felicy Doughall
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Felicy Doughall




Avec dextérité tu fais glisser les clamps sur sa peau, ton regard concentré sur un point précis et n’en démordant pas, bien trop occupé à parfaire le travail que tu es entrain de produire. Non, recoudre un homme n’était pas ce pourquoi tu avais fait tes études… Mais ce n’est pas parce-qu’il ne s’agit pas de ta première vocation, qu’il n’y a rien d’officiel, qu’il faut bâcler le boulot. Et puis tu lui dois bien ça.

« La première, toujours. Je n’aspire pas à moins. »

Et ce n’est pas une blague. Une autre de tes habitudes est de toujours viser le plus haut, quoi qu’il arrive et peu importe la situation. Se satisfaire de la seconde place est contre-productif, ce ne doit être qu’un moteur pour vouloir plus, pour atteindre la perfection. C’est ce que tu cherches dans chaque acte du quotidien, dans ton métier et même dans le tableau trending d’onlyfans. C’est dire.

C’est cette attitude qui te doit ta place aujourd’hui. Si le côté charnel est facile à exploiter une fois qu’on commence à se faire connaître, que les premiers fans sont fidélisés voir obnubilés par ta personne ; le côté sombre de Lumopolis n’a jamais été tendre avec toi. Vétérinaire c’est facile, au pire tu te feras mordre par un chat parce-que t’a été trop confiante et t’es bonne pour choper une infection -ces putins de chats et leurs putins d’litières- de la main et devoir faire attention pendant une semaine. Être charcudoc par-contre, ça t’a appris la vie. On va dire qu’avoir un flingue pointé contre ta poitrine pour des services gratuits ou un vieux gars prétextant avoir la meilleure queue de la ville pour te payer son nouveau bras, ça change radicalement le regard d’une personne et sa façon de faire.

« Garde ta thune, j’en ai pas besoin. » dis-tu avec un sourire.

Tu te demandes comment tu peux encore être en vie.
Parce-que tu t’es jamais laissé démonter…

Mais ce que tu as vécu n’est rien comparé à sa vie à lui. Tu ranges rarement ton sarcasme ; mais le sérieux de la discussion et ta concentration prennent toute la place. Loin d’être la meilleure épaule pour pleurer, tu n’en reste pas moins une oreille très attentive ; tu aimes écouter les gens parler, tu aimes les discussions jusqu’à pas d’heure de la nuit. Par-dessus tout, tu aimes les paroles sans filtre, sans tabou, les moments où l'on se sent assez apaisé pour lâcher du leste et sortir les noeuds qui nous bousillent l’estomac.

Alors tu l’écoutes attentivement sans le couper,
captant chaque information pour donner de l’importance à son récit.

« Ah donc on est bien sur un des pires fils de chien qu’il puisse exister quoi. » dis-tu en terminant une deuxième suture, t’attaquant déjà à la suivante après avoir préparé un nouveau fil.

« Je me souviens que tu avais parlé de ta sœur et de ta mère la toute première fois, je sais pas si tu te souviens bien, il me semble que c’était juste après que t’ai fait bouffer le trottoir à des mecs bourrés. » lances-tu ironiquement. « Je ne sais pas ce qu’elles pensent de toi, mais je suis certaine qu’elles seraient tristes de te voir prendre la place de ton pseudo-géniteur en taule juste pour la satisfaction de le savoir dans un cercueil. »

Tu connais maintenant le côté colérique du brun ; sa façon de partir au quart de tour quand le moment y est propice. Tu l’imagines donc aisément capable de risquer sa vie pour se venger, mais surtout venger les femmes de sa famille.

« Cela dit ce n’est peut-être pas le genre de discussion que tu aimerais avoir alors que tu te fais charcuter le bras, si tu veux on peut changer de sujet. » dis-tu le plus sincèrement du monde. Encore une fois, t’es une vraie garce, mais pas la pire de toutes et tu peux faire preuve d’un minimum de compassion dans ce genre de situation… Tu n’iras pas t’excuser de ce qu’il a vécu, parce-que tu ne t’excuses pas et parce-que ce n’est pas de ta faute. Mais tu peux essayer de comprendre la douleur et accepter le malaise.




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Léo N. Abberline
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Léo N. Abberline



don't bleed on my floor
Il s’amuse toujours de la grâce avec laquelle elle se met d’elle-même sur un piédestal, ne se contente pas d’être seconde. Toujours volontaire pour s’accaparer la première place et la garder, même dans des choses qui ne font pas de sens, sans intérêt. Qu’est-ce que ça pourrait lui faire de rester dans son cœur alors qu’ils ont tous deux décrété depuis bien longtemps que rien ne se passerait entre eux, que ce qui a déjà été fait n’était que le fruit dangereux, d’un feu qu’ils ont brûlé à deux, la seconde fois sous le coup de l’action. C’est bizarre de mettre autant de cœur à l’ouvrage quand on connaît déjà le résultat, mais la fierté est quelque chose qu’il faut savoir garder tout en étant capable de la mettre de côté quand c’est nécessaire. L’un comme l’autre ont beaucoup de mal à le faire, habitué au besoin de montrer qu’ils ne se laissent pas marcher dessus en écrasant ceux qui tenteraient d’y risquer des plumes.
La conversation tourne autour de ce que ça peut bien lui coûter de s’être occupé du chien et du brun et même s’il propose de s’arranger financièrement pour toute cette histoire, elle décline l’offre sans problème. Il a proposé ça bêtement, parce que c’était pour lui la bonne chose à faire, quand bien même il n’a aucune idée de comment il aurait fini par assumer cette dépense ; ça n’est pas pour rien qu’il a passé la plupart du temps chez des types louches qui faisaient ça à l’arrache ou de lui-même, avec les risques que cela implique. Il a les poches trouées, n’est pas à une galère de plus à gérer près.

Ça parle de tout et de rien, mais surtout de pour quelles raisons il a le corps rempli de marque, il ne se démonte pas, explique toute l’histoire, malgré la peine que cela peut être d’en discuter. Après tout, c’est arrivé il y a plusieurs années déjà, mais ça ne s’oublie pas comme ça. Il a fait le deuil de son enfance avant même de dépasser sa première décennie, de sa mère il y a quelques années en arrière, mais jamais de sa colère. Il explique avec ses mots, la vérité nue, l’horreur qu’ont été ses premières années de vies, ne se vante pas plus du fait d’avoir survécu qu’il ne se plaint. La rose crache un juron destiné à celui qui se faisait passer pour son paternel – le même qui avait tôt mis au clair qu’il n’était pas son géniteur – qui creuse sa tombe derrière les barreaux ; s’il ne le fait pas avant de sortir, le Britannique annonce la couleur, il sera là pour s’en charger.
La rose tente d’apaiser la situation, de remettre les idées au clair dans la tête du jeune homme, mais ça rentre par une oreille et ça ressort par l’autre. Ce discours il l’a déjà entendu à plusieurs reprises, mais rien n’y fait, rien n’apaise le brasier qui s’est formé dans sa poitrine lorsqu’il était plus jeune et le volcan est toujours à un rien d’entrer en éruption. Les quatre types qu’elle cite, ceux à qui il a refait le portrait lors de leur première rencontre, ont reçu un aperçu de ses accès de colère, mais ça n’est en rien comparable à la brutalité qu’il émanera de lui s’il finit par mettre la main sur celui qui a un jour levé la main sur sa mère.
Après tout, elle doit avoir raison, sans doute que Faye et sa mère ne se satisferaient pas de le voir prendre la place de son vieux en cellule, pour les venger, mais c’est une des seules raisons qui font qu’il se lève encore le matin. Parce qu’il doit prouver qu’elles n’ont pas subi pour rien, que s’il n’a pas été capable de sauver la situation plus jeune, il le sera pour que plus personne ne puisse être blessé par le monstre qui lui a infligé toutes ses marques.

— Pour ce qui est de Faye, j’imagine. Ma mère ne le saura jamais vraiment, elle est morte il y a quelques années. À force de lui cogner dessus, les commotions se sont accumulées, au bout d’un temps, elle était plus capable de s’occuper d’elle-même. Nouveau soupir, alors que le troisième fil est en train de passer à travers sa chair. Elle est probablement mieux là où elle est aujourd’hui…

Sa sœur n’a jamais été du genre à juger, serait pour le coup très mal placé quand on connaît la voie qu’elle a décidé d’emprunter finalement, mais il imagine sans mal qu’elle ne le laisserait pas faire ça bêtement. Sans doute est-ce idiot de sa part de s’attacher à l’envie de briser tous les os du taulard, parce que ça signifierait s’éloigner de la seule personne sur qui il compte, quand bien même elle n’est revenue dans sa vie il n’y a que quelques semaines. Pourtant elle sent que la conversation prend une tournure très sérieuse, propose de changer de discussion pendant qu’elle tente de le rapiécer, ce qu’elle réussit avec brio.

— C’est toi qui vois, t’es ni la première ni la dernière à qui je raconte ce genre de truc. Faut pas garder la tête dans le guidon il paraît, pleurer la ramènera pas. Son regard se fait un peu plus doux, glisse une œillade au rescapé. Ceci dit, je serais pas contre le fait d’en apprendre plus sur celle qui est en train de me recoudre. Pas tout le monde qui ferait ça pour moi, après tout. Merci, d’ailleurs.
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Felicy Doughall
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Felicy Doughall




Tu ne pouvais pas savoir, forcément. Non tu ne pouvais pas savoir, et donc tu ne t’attendais pas à la réponse qu’il te donne, celle que sa mère est malheureusement décédée il y a de ça quelques années… Tu balises un peu mais ne t'arrête pas pour autant, continue tes manipulations sur son bras endommagé. « Surement. » C’est ce qu’on appelle mettre les pieds dans le plat de la pire des façons. Tu préfères te taire que de t’excuser, ce n’est pas quelque chose que tu fais et de toute façon ça ne la ramènera pas à la vie.

Tu comprends donc assez rapidement que le brun n’a pas une très grande famille, un peu comme toi. Sa sœur n’est pas au rendez-vous, sa mère ne fait plus partie de ce monde et son père n’est pas à prononcer en sa présence. Connaît-il son vrai père ? Tu n’oses pas demander, ne voulant pas renchérir sur une discussion qui n’apporte quiété.

« Non c’est certain, mais j’imagine que de temps en temps on doit avoir besoin de parler de ce genre de chose pour vider le sac quand il devient trop lourd à porter. » lui réponds-tu.

La fatigue te gagne petit à petit, tes yeux s’humidifient mais la discussion sérieuse te permet de rester éveillée. Ce genre d’opération sur un animal n’est jamais chose facile, ça prend du temps et beaucoup d’énergie, enchaîner sur les plaies de Léo n’est pas simple mais c’est la moindre des choses. Tu n’aurais jamais pensé finir par discuter de ce genre de choses avec lui, de sa famille et de ses malheurs d’enfance ; ce n’était vraiment pas ce qui était silencieusement conclu à la base… Mais il faut croire que le destin vous ramène toujours l’un à l’autre, inlassablement.

Tu le vois lancer un regard au chien, tu en fais de même ayant oublié de le surveiller. Heureusement, tout va pour le mieux. Il ne se réveillera pas avant un long moment, tu te vois déjà rester éveillée toute la nuit…

Et soudainement, il aimerait en savoir plus sur toi.
La question te rebute un peu.

« Il n’y a pas grand chose à savoir sur moi, je ne vois pas ce qui pourrait t’intéresser. »

Si tu as la fierté de pouvoir dire que tu t’es faite toute seule, que ton empire est uniquement ton œuvre ; tu n’es pas du genre à t’en vanter ou à le crier sur tous les toits. Tu n’aimes pas particulièrement parler de tes parents, ce n’est jamais simple d’expliquer tes métiers et ce que tu fais de ton temps libre… Ça ne concerne que toi.

« Je suis dans la fleur de l’âge, je gagne bien ma vie et je me débrouille comme une grande fille. Je n’ai rien à envier à personne, j’ai tout ce dont je peux rêver d’avoir. Pour ce qui est de te recoudre, c’est normal, je te dois bien ça et même si j’ai pas un caractère facile je ne suis pas non plus inhumaine. T’allais continuer à tâcher les sièges de ta si jolie voiture. »

En fait tu n’aimes pas parler de toi, sauf quand il faut se vendre au plus donnant ; tu ne sais pas quoi dire, pas par quoi commencer. Qui plus est ce n’est pas une question que l’on te pose souvent… Quand c’est pour finir dans un lit il n’y a que le consentement qui compte, pas la vie de l’autre personne.




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Léo N. Abberline
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Léo N. Abberline



don't bleed on my floor
Ce n’est pas toujours facile de parler de ce qui nous tracasse, le brun en a beaucoup sur le cœur, mais tente de rester fort, de passer à travers les filets de l’amertume. Comme il l’a dit précédemment, pleurer ne ramène pas les morts, ça ne changera pas le passé, faut vivre avec. Pas vraiment la vie qu’il a décidé d’avoir, mais c’est la sienne et il faut faire avec. Parfois il se dit qu’il pourrait faire les choses autrement maintenant, avec ce que sa sœur lui a envoyé, il pourrait refaire sa vie, fini les galères, les coups et la pression constante, mais dur de passer à autre chose quand on ne connaît que ça. Il le voit bien, que ça la perturbe, le calme et la décomplexions avec laquelle il parle de ses déboires, probablement qu’elle n’en attendait pas autant, mais il n’a jamais été du genre à cacher ce qu’il pense, à mentir sur ce qu’il s’est réellement passé. Ce n’est pas beau à voir, à vivre ou à entendre, mais c’est comme ça ; alors il lui laisse le choix, parce qu’il n’a pas peur d’en révéler sur lui, qu’importe le goût que ça a.
Elle tente de le rassurer, ça l’étonne presque, mais il a très tôt appris qu’avec elle, ça rythme le quotidien, les stéréotypes font légion, elle coche toutes les cases sans jamais vraiment être dedans. Ça ne fait ni du bien ni du mal d’en parler, c’est une histoire qu’il raconte, la sienne certes, mais elle n’a pas fini de s’écrire ; sa mère ne peut pas en dire autant. Des mots pour elle, il en a plein, ceux qu’il aurait aimé lui dire quand elle était encore là, le même genre qu’il n’a toujours pas la force de dire à sa sœur. Pourtant elle est revenue dans sa vie, a chamboulé les fondations que les années ont bâties, la carapace qui le protège de la douleur. L’amour sous toutes ses formes ne l’intéresse plus, parce que s’attacher c’est risquer de brûler et les flammes ne sont pas indolores ; non jamais, le brasier ne s’arrête jamais vraiment.

— Tout le monde a ses bagages, l’important c’est de savoir comment on les gère.

Il n’a pas l’impression de s’en sortir si mal, malgré les blessures que ça lui a infligées, mais il ne se rend pas compte de la réalité, parce que ça l’atteint plus qu’il ne le croit. Le Britannique pourrait parler pendant des heures, parce que la voix couvre le silence, n’a connu que les cris ; maintenant quand le bruit s’arrête, les hurlements reprennent de plus belle dans sa tête. C’est plus simple de gérer les êtres vivants que ce qu’il se passe dans sa tête, tente par tous les moyens d’apaiser le chaos qui se trame là-haut, ne connaît que la boisson et la drogue lorsqu’il n’a personne pour faire taire tout ça. Alors plutôt que de rajouter de l’huile sur le feu, il change de conversation, entraîne sa comparse avec lui, parce que ça ne sert à rien de l’embêter avec les remords, elle n’a pas besoin de ça, la journée a été assez longue comme ça.
Sans compter que ça l’intéresse sincèrement de savoir qui elle est réellement, leurs échanges jusqu’ici ne se sont limités qu’à des insultes ou à un tango chaleureux qu’ils n’ont pas su maîtrisé. Pourtant il sait qu’elle est plus que ça, que sous l’emballage – aussi joli soit-il – le cœur est plus pur que ce qu’elle essaye de faire transparaître. Alors il y va, met les pieds dans le plat comme il sait si bien faire, sans pour autant la forcer à quoi que ce soit, parce qu’il estime qu’elle ne lui doit rien, aucune explication. C’est l’humain qui l’intéresse, pas la chair en elle-même, chacun a sa propre vertu, lui préfère comprendre son interlocuteur, même si certains lui donnent l’envie de cogner ; elle est au-dessus de ça.
Les explications filent bon train, même si elle en dit peu, il s’en contente, imagine qu’elle n’est pas habituée à ce qu’on lui pose ce genre de question. Malheureusement, le monde il le connaît, la plupart ne s’entichent pas de ces détails, ne veulent qu’une chose et ça n’implique que très peu de vêtements. Il n’est pas en peine, ça lui arrive aussi de laisser glisser le cerveau, de laisser tomber les questions qui lui brûlent les lèvres, mais elle vaut mieux que ça, non ? C’est rare qu’on s’occupe de lui, elle aurait pu le laisser sur le trottoir après avoir obtenu ce qu’il voulait et sûrement qu’il aurait pu faire la même chose à leur première rencontre ; mais ça ne serait pas correct. Un léger rire glisse des lippes du brun à sa réflexion, sur les traces de sang qui gisent sur les sièges, sur le volant et le levier de vitesse.

— Jamais eu à croire que t’étais inhumaine, ceux-là ne sauvent pas des vies, ils les prennent. Dis-moi quelque chose que je ne sais pas déjà, la thune et l’indépendance c’est marqué sur ton front. Petit sourire en coin. Et dans les couilles du lourdaud de la dernière fois.

Il s’amuserait presque à lui dire qu’elle a tout intérêt à sauver le cuir de la Golf étant donné qu’elle n’a aucun mal à le sied dès qu’ils se croisent, mais ça serait admettre qu’il y aura une prochaine fois et jusqu’ici, ça ne fait pas partie du contrat ; et il n’envisage pas de le changer.

— Comment t’en es arrivée-là ? Je veux dire, t’as pas de mal à te faire des contacts, tu te mêles à des trucs qui ont pas l’air d’être ta tasse de thé, comme avec l’autre fils de pute, mais y a bien un truc qui t’a décidé à faire ça, non ?

Le fil de la conversation continue de se dérouler, celui des points de suture finit sa course sur le bras du jeune homme. Il ne sent rien, mais bouge le bras pour l’observer d’un peu plus près, sourit à l’idée d’une Mado qui ne voudra pas lui trancher la jugulaire parce que son travail a été ruiné.

— Je suis pas le seul qui te remerciera pour ton travail, ma tatoueuse m’aurait buté si elle avait vu ma petite touche perso à son dessin.
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Felicy Doughall
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Felicy Doughall




La vérité Felicy, c’est que tu n’aimes pas parler d’avant.

Comme tu as pu si bien lui dire, et comme tu le penses sincèrement, les obstacles de la vie sont là pour quelque chose et nous devons les affronter comme il se doit. La façon dont une personne en vient à bout est ce qui compte vraiment dans l’équation, pas le résultat final… Une défaite n’est pas mauvaise, une réussite pas forcément le but que l’on voulait atteindre.

Mais tu n’aimes pas y repenser.
Le passé, les choses que tu as vécu avant de t’émanciper, tu ne les chéris pas plus que ça.

Alors tu te gardes de parler pour le moment. Tu sais bien que tu n’es pas forcé à le faire même si la discussion s’y prête. Au lieu de ça tu clos une nouvelle plaie, laisse ton partenaire observer le travail que tu viens d’effectuer sur lui, à lui de te remercier de la part de sa tatoueuse. « J’en ai aussi, et je sais que le mien ne m’aurait pas pardonné non plus. » dis-tu avec un petit clin d'œil et un sourire amusé. Tu ne penses pas qu’Helios t’aurait engueuler, il n’est pas comme ça, mais ce n’est jamais drôle de voir un travail pareil réduit en lambeaux.

Tu te déplaces de son bras jusqu’à son dos, plutôt heureuse d’avoir commencé par là où il pouvait te regarder au vu de comment la discussion coule… C’est peut-être un point que vous avez en commun ; votre vie d’avant est un de vos points faibles. Contrairement à lui, pour toi c’est un sujet tabou et tu n’aimes pas le dévoiler à la légère. Il s’est ouvert à toi, tu peux en faire de même, mais ce ne sera pas sur la même note.

Tes yeux se posent à nouveau sur ses cicatrices.
Il a vécu bien pire que toi,
alors pourquoi c’est toi qui a la boule au ventre ?

Et tu piques.

« J’ai presque entièrement coupé les ponts avec mes parents. » dis-tu rapidement, comme si tu retires un sparadrap, histoire de poser la base de ton futur. « Je me suis toujours bien entendue avec eux jusqu’à ce qu’ils divorcent. Je devais avoir six ans ? »

Ironiquement parlant, six ans est un bel âge pour voir ses parents subirent un divorce. On comprend moins bien mais on s’adapte bien plus vite… Ça n'a pas été ton cas, car tu as entièrement fait partie de cette rupture. Tu as vécu chaque dispute, chaque réconciliation, tous les moments où ta mère a finalement foutu ton père à nouveau à la porte, toutes les fois où il t’a dit que de toute façon elle reviendrait car elle n’a rien pour elle et il lui a tout donné.

Une fois que le divorce eut été prononcé ; tu perdras le rang de priorité à leurs yeux, chacun se remettant à vivre sa vie comme bon lui semble, te laissant assumer seule la charge de la maison de ta mère qui avait ta garde. Très rapidement tu deviens adulte, bien plus vite qu’il ne l’aurait fallu, gâche une bonne partie de ton enfance à faire le ménage, travailler pour t’assumer et pour plus tard partir de cet enfer.

« On peut dire qu’après ça ils m’ont abandonné. Pas au sens propre, j’habitais chez ma mère, mais je n’étais plus vraiment une priorité pour elle comme pour mon père. On peut dire que je n’ai connu leur amour que jusqu’à six ans, après c’est le néant. »

T’as trimer, t’as commencé assez tôt à vendre ton cul sur internet, arborant pour la première fois ta chevelure rose. - Tu n'annonces jamais l'âge auquel tu a commencé, sinon tu attises la pitié. - T’as toujours était une gamine mignonne ; de grands yeux bleus océans au-dessus de quelques légères tâches de rousseur à peine visibles, plutôt grande et la peau de lait. Forcément tu faisais un tabac. Ça a été un peu pour toi une façon de reprendre le dessus sur ta vie, prendre le contrôle et attraper un peu d’affection là où tu pouvais en trouver. Les compliments sont bons à prendre quand on ne connaît pas ça et on y prend vite goût.

« J’ai trimé pour gagner mes premières thunes, me payer un appart et mon école vétérinaire. On apprend assez là-bas pour n’avoir qu’à être assez intelligent pour comprendre qu’entre un chien et un humain il n’y a pas tant de différence dans la manière de faire. Je n’ai eu qu’à m’intéresser aux nouvelles technologies ; et me voilà. »

Une chose que les gens ne savent pas, c’est qu'à plusieurs reprises tu as voulu abandonner ton école. Plusieurs fois tu t’es dit que ce n’était pas la peine, que tu n’y arriverais pas, que si tes parents ont réussi à te tourner le dos alors le reste du monde le peut également.

Avant qu’un jour tu ne comprennes que tu n’avais besoin que de toi.
L’amitié, l’amour, ça vient et ça repart ; tu es la seule qui compte.

« Et crois-moi, que thune et indépendance soit écrit sur mon front, c’est une fierté. »

La vérité, c’est que tu as un peu peur de l'abandon.
Mais ça, même toi tu ne le sais pas.




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Léo N. Abberline
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Léo N. Abberline



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Le rapiéçage s’est déroulé sans soucis, bien qu’il n’imaginait pas que la conversation tournerait dans ce sens, alors tôt ou tard elle finit par s’arrêter, le fil de fer terminant sa course par la même occasion. Ils auraient pu en rester là, mais la curiosité du brun a pris le dessus et parler de tatouage ne le satisfait pas assez. Ça l’amuse qu’elle parle de ça comme s’il n’était pas au courant qu’elle en a plein le corps, il l’a vu, a dévoré l’encre et le lait de sa peau, n’oubliera pas de sitôt les pivoines qui sied si bien au galbe de sa poitrine, l’image est gravée dans sa tête et dans son téléphone. Pour des raisons évidentes, il ne l’a pas gardée en fond d’écran, parce que quand bien même il trouve ça extrêmement sexy, il n’imagine pas que donner de l’importance à ce genre d’images alors qu’il ne veut rien de plus soit la bonne tactique à adopter.

— Imagine seulement l’état dans lequel ça serait si t’avais été à ma place. J’aurais un avis de recherche pour dégradation d’œuvre d’art.

Il omet de dire que lui a l’habitude, qu’une de plus ne changera pas réellement son propre tableau, elle ne le voit que trop bien. Après un bref clin d’œil et ce sourire qui en ferait tomber plus d’un, elle se glisse dans son dos, lui se tourne un peu pour lui donner un accès plus simple. Les nerfs n’indiquent plus grand-chose, pourtant il sent l’aiguille traverser sa peau, la rigueur avec laquelle elle s’applique, alors qu’elle ne prend pas autant de temps pour expliquer le déroulement de sa vie. Pourtant le brun tique, à la manière dont elle semble dire ça avec désinvolture, pourtant le son de sa voix montre qu’elle le prend bien plus à cœur qu’elle ne veut bien l’admettre. Il trouve ça assez ironique pour quelqu’un qui disait qu’il fallait savoir vider son sac quand il est nécessaire ; il n’est sans doute pas la personne la plus appropriée avec qui elle voudrait parler de ça.

Le parcours n’a pas été simple et il imagine sans mal qu’il n’aurait pas survécu de la même manière s’il avait occupé le sien, parce que la seule chose qui l’a tenu en vie c’était sa mère, l’amour qu’elle lui donnait et celui de sa sœur avant qu’elle ne disparaisse. Finalement, plus personne n’est vraiment là, ça ne sera jamais pareil, quand bien même Faye est de retour dans sa vie, il est passé par des étapes qui l’ont forgé. Les carapaces sont différentes, mais se ressemblent étrangement. Dans une vie passée, ils auraient pu s’entendre, s’entraider, pourtant ça n’est pas comme ça que les choses se sont déroulées ; maintenant adultes les sentiments ne travailleront jamais plus de la même manière.
Elle lui explique comment elle en est arrivée là, les études de vétérinaires alors qu’elle galérait à se faire un peu de thunes et à obtenir son appart, comment elle a réussi à passer des animaux aux êtres vivants. La merde il la connaît bien, vit encore plus ou moins dedans chaque jour, se demande encore régulièrement s’il ne se fera pas éjecter de son appart en arrivant chez lui, mais ça fait partie de la vie. Il ne sait pas comment lui répondre, être fier serait déplacé, être triste ne serait pas l’aider ; le cul entre deux chaises, mais elle accepte volontiers d’être la représentation même de la self-made-woman qu’elle est aujourd’hui.

— Pas que sur ton front, si ça peut te rassurer. Finalement, c’est lui qui est gêné d’en avoir entendu autant, mais il ne veut pas le montrer. Tu transpires le succès, t’as réussi à grimper à l’arbre alors que les branches étaient creuses, c’est admirable.

Après réflexion la féliciter était le plus logique, parce que s’attarder sur ce qui fait mal n’est pas bon pour tout le monde. Pour certains ça fait plus de dégâts que ça n’aide réellement à rebâtir l’essence de qui on est, le Britannique ne le sait que trop bien ; ne va pas pousser le vice au point de savoir de quel bois elle est faite sur ce point-là.

— Maintenant, j’ai encore plus de mal à comprendre comment t’as fait pour rencontrer l’autre empaffé de rouquin. Vous avez rien en commun sinon l’aisance financière ; et encore il ne l’a pas mérité, lui.

Il soupire, parce que ça le tiraille toujours un peu de savoir dans quoi il l’a embarquée la dernière fois, de la chute qu’elle aurait pu vivre par sa faute s’il n’avait pas réussi à gérer la situation comme il se devait. Heureusement, elle ne voit rien, n’aperçoit pas le nez froncé qui se dessine sur son visage, pourtant sans réellement le savoir ses épaules se contractent légèrement. La colère ne saurait décroître par rapport à cet événement et il n’a pas encore eu l’occasion de le revoir pour lui remettre les idées en place. Le chauffard préfère se cacher, n’a pas daigné pointer son museau depuis ce fameux soir, sans doute parce qu’il sait ce qui l’attend quand ils se croiseront de nouveau. Ça ne servirait à rien de lui expliquer ce qu’il a prévu de se faire, après tout, qu’est-ce que ça peut lui foutre, il ne fait pas ça pour elle, n’a pas prévu de la revoir, à quoi bon se prendre la tête.
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« T’aurais quelques personnes à tes trousses en plus de mon tatoueur, mais ça c’est une autre discussion que nous n’aurons pas aujourd’hui. » lui as-tu dit avant de te cacher dans son dos.

Ce n’était pas prévu que tu balances ta vie comme ça.
Et surtout pas à lui.

Tu comprenais petit à petit pourquoi il avait tendance à titiller tes nerfs ; eux qui sont déjà facilement irritables. L’audace, le bec un peu trop ouvert. Beaucoup de choses qui te tapent sur le système, un caractère pas commun que tu n’as jamais croisé ; un boulet à la cheville dont tu n’arrives pas à te débarrasser. Mais le garçon a quelques qualités que tu ne peux pas nier et les rencontres par hasard forgent l’amitié, il n’est pas le petit con que tu as rencontré en boite la première fois, il est bien plus que ça. Bien plus qu’un simple coup d’un soir, bien plus qu’une rencontre fortuite.

Malheureusement, pour une des premières fois depuis longtemps, tu n’arrives pas à accepter les compliments qu’il te fait. L’heure n’est pas vraiment aux strass et aux paillettes, tu abandonnes les façades de femme fatale, laisse les coeurs s’ouvrirent entre deux coups d’aiguille. Car il venait quand même de t’annoncer le début de sa vie loin d’être celui d’un conte de fée, la violence à répétitions de son père et le décès -si ce n’est meurtre- de sa mère ; et toi tu pavanes ta gloire et ton succès. Bizarrement peu à ta place soudainement, une nouvelle fois le merci n’est pas sur la table, mais plus pour les même raisons.

« C’est aussi une autre discussion. Weasley est une connaissance de longue date, on peut dire qu’il nous arrive de travailler ensemble. En échange de quelques billets et de publicité je fais en sorte qu’il puisse être bien accompagné. »

Bien que dernièrement les idées du roux étaient ailleurs. Le trop-perçu de confiance chez certains provoque une grande aisance il faut croire.

« Peut-être que maintenant que tu es dans cette pièce tu vois pourquoi je cherche constamment des nouveaux contacts, qui plus est dans les évènements un peu dangereux. Si mes clients ne se mettent pas en danger, j’ai plus rien à réparer. Si je ne touche pas ceux qui n’ont pas froid aux yeux, je n’installe jamais rien de nouveau. »

Ta phrase se termine sur un dernier nœud.

Tu te lèves en emportant ton matériel, jette le nécessaire et place le reste sur le plan de travail en attendant d’être lavé et désinfecté. « Comme il est tard -dis-tu en regardant l’heure- je vais te mettre des bandes pour protéger les fils, histoire que ça se prenne pas dans tes draps au moment de dormir. »

Aussitôt dit, tu attrapes les bandes et te rapproche de lui pour soigneusement l’emballer. « Retire les demain matin pour laisser tes plaies respirer, plus elles seront enfermées moins vite elles cicatriseront. Et dans deux semaines tu te feras retirer les points. »

Tu ne t’inclus pas dans l’équation.
Tu veux quand même garder ta nonchalance face à lui.

Et puis tu fais déjà ça à l’oeil, pas besoin de lui faire un suivi complet.

« Et… Voilà ! » dis-tu en coupant le surplus de bande. « Un beau brun comme neuf. Enfin presque, mais je fais pas de miracles et encore moins quand je fais ça gratuitement. »

Et maintenant quoi ?
Tu vas le renvoyer chez lui alors que le sort s’acharne à croiser vos routes ? Comme s’il ne s’était rien passé, comme vous ne veniez pas de vous raconter vos vies ?

« Pour lui… » dis-tu en te rapprochant du chien. « Il va rester en observation avec moi ici cette nuit. Je n’ai pas le choix, je dois avoir de quoi travailler s’il fait une chute de température. Demain je l'emmène chez moi et le temps de le remettre sur trois pattes on lui trouvera une famille. Il est jeune, c’est étonnamment un chien de race, j’imagine déjà le nombre de demandes d’adoption que je vais recevoir. »

Tu retires tes gants, les jette, fouine une nouvelle fois dans tes placards pour en sortir d’autres couvertures, cette fois-ci pour toi. Ce n’est pas la première fois que ça arrive, sûrement pas la dernière, alors tu avais prévu ton petit stock de survie au cas où.

« Je peux te donner des nouvelles de temps en temps, si tu veux. De lui, bien entendu. »




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Léo N. Abberline
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C’est difficile à dire, mais elle l’intrigue plus qu’elle ne le devrait, plus qu’il ne l’aurait attendu, parce que son histoire est loin d’être aussi lisse que celle qu’il a imaginée de son côté. Alors oui, les cicatrices du temps n’apparaissent pas aussi facilement que celle du brun, parce que son corps est marqué de part en part, faisant écho à sa vie, là où elle n’a gardé des traces que dans la tête. Elle n’a pas l’air d’être enjouée par les compliments, sans qu’il ne comprenne réellement pourquoi, ne répond que très vaguement par rapport à Weasley, comme si la conversation finissait par la mettre mal à l’aise. Finalement il n’a pas fallu grand-chose pour faire les connexions avec ce qu’il savait déjà, elle récupère des contacts et de la thune pour parader avec lui, mais il a toujours du mal à comprendre pourquoi ce type-là.
Les poings se serrent, l’aiguille fait encore son bout de chemin, pas bien douloureux, mais la colère l’emporte, l’envie de faire bouffer le bitume à l’autre enfoiré. Le Britannique a encore du mal à se l’avouer, mais il l’apprécie sincèrement, trop habitué à éviter de nouer des contacts sur le long terme, parce que ça fait peur, ça fait faire des erreurs, mais tous deux jouent avec les mêmes règles. Qu’est-ce qui pourrait arriver de mal ? Il l’apprécie et ça le frustre de l’imaginer pavaner bêtement pour un type qui l’a percuté et a tenté de poser ses sales pattes sur elle.

Elle explique ce qu’elle entendait le second soir, quand elle expliquait chercher des numéros et surtout des clients, presque déçu qu’elle ne soit pas mécanicienne en supplément et elle aurait touché à tout ce qui intéresse n’importe quel gangster. Il hoche bêtement la tête, acquiesce à ce qu’elle a à dire, tout fait sens et il ne remerciera jamais assez le ciel d’être tombé sur sa route, compte tenu du nombre de fois où il a besoin de se faire réparer, peut-être qu’elle a des plans plus intéressants que ceux qu’il a déjà, sait-on jamais.
L’infirmière quitte le dos du jeune homme et ses gants, mais pas le rôle, continue de lui expliquer comment va se dérouler le reste de l’affaire pour ses points de suture. Évidemment, elle laisse sous-entendre qu’il est maintenant de trop, mais elle est épuisée, lui non et il imagine sans trop de mal que quelqu’un devra surveiller l’état de l’animal. Alors oui, elle tente de lui faire comprendre qu’il devra tôt ou tard rentrer chez lui, mais ça n’est pas pour tout de suite, pas avant que l’animal soit complètement sorti d’affaire, que tout ça ne soit pas ruiné.
Le corps finit par être emballé dans les bandes de tissus pour cacher les blessures, beaucoup trop d’encre et protéger de l’infection. Les cours de médecines continuent, elle prend soin de lui donner toutes les explications, probablement récitées presque par cœur à force de conseiller ses clients. Elle le complimente enfin, s’excuse presque de ne pas avoir fait un travail d’exception, mais il n’a clairement pas à se plaindre, ne s’est jamais fait prendre en charge de la sorte ; pourtant il a patienté quelques heures les plaies à vif avant qu’elle ne s’occupe de lui.

— Pas besoin de s’en faire, c’était déjà un modèle d’occasion. En tout cas, merci.

Il se frotte l’arrière du crâne après avoir enfilé de nouveau son t-shirt, délaisse son sweatshirt à capuche qui n’est que tissu déchiré imbibé d’hémoglobine. Le moment est un peu gênant, aucun des deux ne sait vraiment sur quel pied danser après tout ça, parce qu’ils ont partagé pas mal de choses l’un sur l’autre, finalement alors ça serait étrange de juste disparaître sur le champ. Elle tente de faire la conversation, de donner tous les tenants et aboutissants de ce qui va être mis en place pour le rescapé toujours endormi en boule dans ses couvertures. La rose confirme ce qu’il craignait, elle va devoir veiller sur lui toute la nuit et après tout ce qu’elle a déjà donné, ça le frustre un peu d’entendre la suite, de savoir qu’une famille d’inconnus finira par prendre soin de l’animal.
Après tout ce qu’ils ont vécu ensemble en l’espace d’une après-midi à peine, de toutes les angoisses par lesquels le brun est passé, quand bien même il n’a aucun lien avec le shiba inu. Alors ouais, ça lui fend le cœur de ne pas être capable de dire tout de suite qu’il veut le garder, car l’argent vient toujours à manquer et même s’il ne s’opposerait pas à l’idée de vendre un rein pour prendre soin du chiot, il sait que ça n’est pas une bonne idée. Le Britannique accuse doucement le coup, les lèvres légèrement pincées, relâche les épaules quand elle lui dit qu’elle lui donnera des nouvelles, ne manque pas de préciser qu’elle ne parle pas d’elle-même.

— Dommage. J’aurais toujours le bout de chou pour me réconforter.

Un léger sourire apparaît finalement sur ses lippes, amusé de lui-même, parce qu’il ne se plaindrait pas de recevoir autre chose que des partages de position GPS, de parler avec elle, sincèrement, sans aprioris ou ambiguïté. En attendant, il commence à se faire tard, le temps du rapatriement et de la réparation a été long, l’estomac commence à réclamer récompense. Il ne perd pas de temps, glisse les doigts sur l’écran tactile de son smartphone, sur une application de livraison, le tend à la jeune femme.

— La nuit va être longue. Prends ce que tu veux.
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Tu as soufflé du nez à l'allusion du modèle d’occasion, la vie ne lui a effectivement pas fait de cadeau et tu t’en rend bien compte maintenant plus qu’avant. Il n’en perd pas son sarcasme et son humour.
Tu ignores le reste, ne veut pas créer toute une histoire autour de simples nouvelles d’un chien que tu ne garderas que quelques semaines : il restera le temps qu’il faudra chez toi, quelques messages et une photo de temps en temps et quand une famille voudra de lui tu pourras supprimer le contact.

Sauf si la vie en décide encore une fois autrement.
Elle saoule celle-là.

Mais quelques instants plus tard tu te retrouves assise à côté de lui, le regard posé sur votre petit protégé tout en dégustant ce que le brun venait de vous commander. T’aurais préféré qu’il s’en aille, mais tu n’es pas contre un peu d’aide vu la fatigue qui te gagne. Demain est un autre jour, ce n’est pas la première nuit que tu passeras avec lui et force est de constater qu’il a fini par comprendre avec quelles pincettes te prendre.

« Merci encore, Monsieur est trop généreux. »

Un silence embarrassant s’était installé. Certains mots ont été plus durs que d’autres et lui comme toi ne pensiez certainement pas à vous ouvrir comme ça. Ce n’était pas obligatoire, mais vous l’avez fait, pour une raison ou une autre ; sûrement pour meubler la pièce. Parler de ce genre de choses te déplaît, tu n’aimes pas revenir sur le passé, tu préfères avancer et vivre au jour le jour en essayant de faire au mieux pour que de bonnes choses arrivent. Alors pourquoi revenir sur cette page pour lui ?

« Au fait, y’a un nouveau numéro dans ton téléphone. N’en fais pas tout un plat, tu pourras le supprimer quand il te sera plus utile. » dis-tu en pointant son téléphone du doigt. Finalement, tu admets quand même que l'énergumène n’est pas si lourd que ça. Oui il est énervant, mais tu prends vite la mouche et un rien te fait démarrer. Il est drôle, il est gentil, semble avoir quelques valeurs de ce que tu vois et n’est pas désagréable à regarder.

« Et sinon, toi tu fais quoi dans la vie ? » dis-tu en prenant une première bouchée.

Parce qu’actuellement, il en sait un peu plus sur toi que tu n’en sais sur lui.




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Léo N. Abberline
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Léo N. Abberline



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Un corps n'est jamais acquis, un simple prêt que l'on contracte lors de notre naissance, qu'on rend à la terre. Les cicatrices sont loin d'être belles, les entailles parcourent le derme du Britannique, mais rien ne sera jamais aussi déchirant que celles qui entourent son cœur lacèrent l'âme. Il ne se laisse pas abattre par quelques marques, car celles-ci ne sont pas près de disparaître et d’autres finiront tôt ou tard par s’ajouter.
La discussion se fait plus fine, maintenant que tout est presque revenu à la normale, il imagine sans mal qu’elle va devoir passer la nuit à vérifier l’état de santé de l’animal et même s’il a participé malgré lui au sauvetage, il se sent redevable des soins qu’elle lui a apportés. Rien ne l’attend dehors, personne à la maison à part les remords, alors autant garder la tête hors de l’eau en bonne compagnie, faire quelque chose de bien pour une fois. Il n’attend pas qu’elle l’invite à rentrer chez lui, coupe l’herbe sous le pied de l’infirmière de fortune qui s’est occupée de lui, tend son smartphone pour qu’elle commande ce qu’elle souhaite, peu importe le restaurant, il ne fera pas le difficile ; elle a bien mérité ça, après tout.

Le temps passe lentement, après avoir usé leurs lippes pour parler des choses qui retournent l’estomac, aucun d’eux ne sait vraiment sur quel pied danser, heureusement le repas arrive plus rapidement que prévu. Les marches sont montées quatre par quatre pour récupérer la commande, alors que la rose continue de garder un œil sur le chiot. C’est étrange, ces petites choses du quotidien qu’il n’a jamais partagé avec grand monde, qui sont pourtant si naturelles avec elle, quand bien même leurs caractères ne sont pas faits pour s’entendre.
Elle se moque presque de lui, quand ils se retrouvent tous deux l’un à côté de l’autre pour satisfaire leurs estomacs vides de la journée chargée qu’ils ont eue. Le petit sourire revient se loger dans le coin des lèvres du brun, quelques traces de sauce qu’il essui de la main également, l’ambre toujours fixé sur la respiration de l’animal. Il ne sait pas s’il s’est déjà senti aussi concerné par le sort d’un être vivant ; bien sûr il y a eu sa mère quelques années plus tôt, mais ça ne tilt pas de la même manière, il la savait détruite, elle n’a jamais été la même quand ils sont partis. La voir s’accrocher faiblement était plus pénible au regard, parce qu’il la savait déjà partie bien avant que le verdict des médecins ne tombe.

La tête dans ses pensées, il ne prend pas vraiment de plaisir au repas, loin de savourer son plat, trop inquiet par l’avenir du shiba que la sienne ou tout ce qui entoure la pièce. Pourtant, la douce œuvre à lui ramener l’esprit sur terre, indique qu’elle a délibérément rajouté son numéro dans sa liste de contacts, pour qu’elle puisse lui apporter des nouvelles du poilu. Comme à son habitude, elle ne peut pas s’empêcher de rappeler que tout cela n’est qu’éphémère, la langue du Britannique n’est pas aussi pendue que l’heure précédente.
Même si tout cela ne fait aucun sens, il n’aurait pas eu à se plaindre d’une conversation ou deux qui ne porte pas sur une vulgaire rancune ou le rescapé. Sans s’en rendre compte, elle finit par venir, même s’il s’agit du genre de questions banales qu’on pose à n’importe qui ; après tout, ce n’est pas comme s’ils avaient fait les choses dans l’ordre logique des choses, elle connaissait son casier bien avant qu’il ne puisse mettre un nom sur le visage de la rose.

— C’est loin d’être aussi classe que véto ou charcudoc. Un léger soupire se fait entendre, entre deux coups de crocs dans son cheeseburger. Je sers ces merdes à longueur de journée, à des connards qui sont pas capables de nettoyer leurs plateaux. C’est plus ou moins la seule activité légale que j’ai.
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